Un Parcours
Pour Colette, c’était une sorte d’épreuve anticipée de devoir s’asseoir sur le sol ou de s’agenouiller devant une autre personne, même vénérable par son âge ; je souhaitais aussi que nous ne restions pas longtemps pour ne pas abuser du temps de Mère et l’avais dit à Colette, ce qui la rassurait un peu ; nous entrâmes dans Sa chambre et nous plaçames devant Elle, Colette entre Françoise et Fabienne juste devant Elle, tandis que je me tenais juste un peu sur Sa gauche et dressé sur mes genoux pour faciliter les choses, et Champaklal devait se trouver juste un peu en arrière ; nous Lui offrirent nos fleurs ; d’abord Mère tendit les médaillons à Fabienne et à moi, « voilà » ; puis Elle me tendit la grande enveloppe portant mon nom écrit de Sa main, « les réponses à tes questions sont dedans » ; puis Elle tourna Son attention sur Colette, très doucement et avec soin ; Françoise expliqua que Colette repartait bientôt et Mère dit « alors il faut lui donner ça » (un paquet de bénédictions) « pour porter toujours avec soi » ; je crois que ce fut tout, mais il y eut un courant de regard entre Mère et C olette, et j’eus le sentiment que c’était suffisant ; Mère donna une fleur à chacun de nous ; puis, au moment de nous retirer, alors que j’étais juste face à Mère mais un peu encore à Sa gauche, je demandai à haute voix « pourrai je rester ici ? » ; Mère me regarda un instant, qui dura hors du temps, mais ne dit rien ; nous nous éloignâmes et sortîmes. Les deux réponses de Mère à mes questions, je ne les découvris qu’une fois à l’abri de ma chambre – et je ne sais pas si d’autres les avaient vues, ni qui. Mais je pense que Françoise certainement en avait eu connaissance et que c’est la raison pour laquelle elle s’exclama que Mère ne prenait que rarement un nouveau disciple – puisque l’une de Ses réponses me confirmait ainsi.
Ce jour- là, Françoise m’avait pré paré un gros gâteau au chocolat !
75
Made with FlippingBook Digital Publishing Software