Un Parcours

Parmi ceux et celles que Fabienne me fit ainsi rencontrer, il y eut cet être qu’elle m’avait décrit comme un monsieur tout rose : Satprem, si fin et si pâle, une transparence, une intensité nettoyée, un regard qui donnait, donnait du sens. Un après-midi, tout se dénoua : je m’étais posé sur le muret qui, longeant le Cours Chabrol, donnait sur l’océan et, sans préavis, tout à coup, je sentis au-dessus de ma tête cette pression, cette force déjà connue, et je sus – je sus Qui était Mère.

C’était définitif.

Cela n’avait besoin d’aucune explication.

C’était Elle.

Elle.

Un autre jour, Fabienne était montée voir Mère dans Sa chambre au deuxième étage du bâtiment principal de l’Ashram et je l’attendais devant la Poste de l’Ashram , juste au coin de la première rue transversale ; le la vis sortir par le grand porche et marcher vers moi, ses cheveux dénoués, sa démarche musicale, une esquisse de sourire sur son visage, tenant à la main, devant elle, une grande rose rouge, qu’elle me tendit : « C’est Mère qui te l’envoie ». J’appris que la rose rouge avait une double signification, et que Mère la donnait plutôt aux hommes : c’était d’abord « les passions humaines changées en amour pour le divin », un programme que j’étais disposé à accepter, et ensuite, c’était l’emblême d’un chevalier de la Vérité… et ainsi porteur de tout un chemin dont il faudrait devenir digne – et là, j’étais partant !

57

Made with FlippingBook Digital Publishing Software