Un Parcours
vêtus de longues robes blanches et coiffés de cette drôle de confection, un grand tissu blanc maintenu sur leur tête par un cerceau torsadé d’étoffe noire et, dehors, à peine dissimulés, ceux qui devaient trimer dur et se débrouiller. Il y eut ainsi Mohamed – du moins est- ce le nom qu’il me pria d’utiliser, qui fut quelques jours mon ami et me conta sa vie, puis disparut, comme si on l’avait écarté de moi ; il y eut cet homme dans une allée qui me supplia de le soulager et posa sa tête sur mon épaule en me remerciant. Il y eut ce jeune travailleur du Nord de l’Inde dans un gîte, qui m’invita à nous « reposer » ensemble. Sans Mohamed, qui travaillait sur le port, je n’avais plus d’espoir de trouver une place sur un bateau en partance pour l’Inde – il y avait un climat de surveillance et je ne voulais pas lui attirer plus d’ennuis en le recherchant.
J’achetai donc un billet d’avion pour Bombay.
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