Un Parcours
prenant l’option d’une psychanalyse didactique, c’est -à- dire qu’il lui serait possible, à l’issue de cette expérience qui pourrait durer quelques années, de devenir elle-même psychanalyste. Elle a boulonné. Elle a creusé et cherché et marché. Et elle y est arrivée et, à l’âge de cinquante-cinq ans, sans aucune éducation préalable, elle est devenue psychanalyste avec les compliments et le respect de ses pairs, qui ont bientôt réalisé qu’en elle se formait une approche inédite et pleine d’enseignements. Ainsi, elle a pu graduellement « gagner » sa vie et son indépendance. Avec René et leur ami Paul, ils s’étaient déjà beaucoup intéressés à la médecine « psychosomatique », qui reflétait un progrés de la conscience collective et son aspiration ou son élan pour défaire la séparation entre le corps et la personne. Elle a bûché pour concilier et intégrer toutes les approches, se frayer un chemin qui soit le sien tout en respectant les règles et l’éthique communes et elle a acquis l’estime de beaucoup , par la qualité de ses observations et les résultats obtenus. Les semaines passaient, les trimestres et les transitions – classes, vacances, classes, la cinquième, la quatrième, la trosième – et je n’éprouvais aucun élan pour la suite logique de cette « éducation » qui me semblait plutôt un enfermement ou un endormissement, mais quoi d’autre ? On savait que j’aimais écrire et que j’y étais assez investi ; mais comment s’assurer que je serais assez équipé pour trouver ma voie dans ce monde ? Il y avait une charnière qui s’approchait vite, celle du Brevet, entre la trosième et la deuxième, avec un changement correspondant de lycée : je devrais m’inscrire au Lycée Henri IV, place du Panthéon, et passer mon brevet (BEPC, je crois) ; et je suis effectivement entré dans ce lycée légendaire mais j’ai rat é mon brevet, en grande partie parce que je ne me suis pas rendu à tous les examens.
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