Un Parcours

G m’expliqua que cette hutte était en mauvais état mais que, si nous la réparions ensemble, elle pourrait bien abriter plusieurs d’entre nous. C’était « oui » tout de suite. C’était LA, sans le moindre doute. Je serais plutôt allé vivre dans l’un des villages qu’en aucun des lieux d’Auroville que j’avais pu visiter et Daniel B. m’avait même proposé de m’ aider à aménager une hutte dans le village de Kottakarai sur une petite parcelle acquise par Auroville, un geste très fraternel et tranquille que j’avais grandement apprécié. Nous nous occupâmes ensemble de refaire la toiture de cette grande hutte à étage, et en Mars je l’aménageai de telle manière que plusieurs pourraient y vivre sans se déranger, chacun disposant d’un espace indépendant. A l’ombre de ces cinq arbres – un manguier, trois jacquiers et un neem – trois autres petites huttes avaient été érigées par des travailleurs du Matrimandir. Tom G, l’un d’entre eux, avait commencé de planter un peu, mais il n’y avait ni puits ni électricité et l’eau y venait par une condu ite posée depuis le Matrimandir. J’informai Shyamsunder de mes décisions : simplement, servir le Matrimandir et vivre à « Sincérité ». Je ne demandais rien. J’étais maintenant dans une situation « irrégulière », sans garantie légale et sans visa. Mais le c hoix s’était formé clairement. Quelles que soient les conséquences, j’apprendrais à me donner, sans attendre rien des autres. Silencieusement, Shyamsunder me donna son soutien et parla à André. Tous les deux obtinrent pour moi la garantie d’Auroville et mo n visa fut finalement régularisé.

Dans Auroville, les énergies entraient en conflits. La croissance d’Auroville serait aussi une arène.

Chacun désormais était laissé à sa propre capacité de discernement, de courage, d’engagement, de don de soi, d’endurance, d’honnêteté…

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