Savitri - Book Two - Canto 8

Of agony followed by worse agony, And in the terror a great wicked joy Glad of one's own and others' calamity.

Où l’agonie était suivie d’un pire supplice Et, dans la terreur, une joie méchante jouissait De sa calamité comme de celle des autres. La pensée et la vie étaient un long châtiment, Le souffle un fardeau et tout espoir un fléau, Le corps un champ de tourment et de malaise, Le repos une attente entre deux souffrances. Telle était la loi, que nul ne rêvait de changer : Un cœur sombre et dur, un esprit âpre et sévère Rejetaient le bonheur, une douceur écoeurante ; La tranquillité était un ennui insipide : Seule l’épreuve agrémentait l’existence Avec le piment de la douleur, le sel des pleurs. Si l’on pouvait cesser d’être, tout serait bien ; Sinon il fallait la saveur des sensations fortes : Une furie jalouse rongeant le cœur, le dard Du dépit meurtrier, de la haine, de la luxure, Le soupir qui séduit à la fosse, le coup du traître, Avivaient la douleur monotone des heures. Pouvoir assister au drame de l’infortune, Aux contorsions des créatures sous la herse, Au regard tragique du chagrin dans la nuit, A l’horreur et à l’effroi dans le cœur de la peur, - Tels étaient les ingrédients dans la coupe du Temps Qui aidaient à prendre plaisir à son amertume. Telle était la substance de l’enfer de la vie : Tels étaient les fils de sa toile d’araignée Où l’âme était saisie, tremblante et ravie ; Telle la religion, la règle de la Nature. Pour adorer une image noire du Pouvoir Dans une vilaine chapelle d’iniquité, L’on devait traverser à genoux des cours de pierre,

There thought and life were a long punishment, The breath a burden and all hope a scourge, The body a field of torment, a massed unease; Repose was a waiting between pang and pang. This was the law of things none dreamed to change: A hard sombre heart, a harsh unsmiling mind Rejected happiness like a cloying sweet; It needed the spice of pain, the salt of tears. If one could cease to be, all would be well; Else only fierce sensations gave some zest: A fury of jealousy burning the gnawed heart, The sting of murderous spite and hate and lust, The whisper that lures to the pit and treachery's stroke Threw vivid spots on the dull aching hours. To watch the drama of infelicity, The writhing of creatures under the harrow of doom And sorrow's tragic gaze into the night And horror and the hammering heart of fear Were the ingredients in Time's heavy cup That pleased and helped to enjoy its bitter taste. Of such fierce stuff was made up life's long hell: These were the threads of the dark spider's-web In which the soul was caught, quivering and rapt; This was religion, this was Nature's rule. In a fell chapel of iniquity To worship a black pitiless image of Power Kneeling one must cross hard-hearted stony courts, Tranquillity was a tedium and ennui: Only by suffering life grew colourful;

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