Savitri - Book Two - Canto 6

Sa connaissance est partielle, étroit son propos ; Ses heures somptueuses foulent un sol indigent. Une Nescience alourdit le vol de la Pensée, Sa puissance oppresse l’être avec ses costumes, Ses actions emprisonnent son regard immortel. Le sens d’une limite hante ses maîtrises Et nulle part n’est assurée l’aise ou la paix : Malgré toute la profonde beauté de son œuvre Il manque la sagesse qui rend libre l’esprit. Son visage avait maintenant un charme désuet Et son curieux savoir pâlissait devant lui, Car son âme demandait une joie plus profonde.

Her knowledge partial seems, her purpose small; On a soil of yearning tread her sumptuous hours. A leaden Nescience weighs the wings of Thought, Her power oppresses the being with its garbs, Her actions prison its immortal gaze. A sense of limit haunts her masteries And nowhere is assured content or peace: For all the depth and beauty of her work A wisdom lacks that sets the spirit free. An old and faded charm had now her face And palled for him her quick and curious lore; His wide soul asked a deeper joy than hers. Out of her daedal lines he sought escape; But neither gate of horn nor ivory He found nor postern of spiritual sight, There was no issue from that dreamlike space. Our being must move eternally through Time; Death helps us not, vain is the hope to cease; Death is a passage, not the goal of our walk: Some ancient deep impulsion labours on: Our souls are dragged as with a hidden leash, Carried from birth to birth, from world to world, Our acts prolong after the body's fall The old perpetual journey without pause. No silent peak is found where Time can rest. This was a magic stream that reached no sea. However far he went, wherever turned, The wheel of works ran with him and outstripped; A secret Will compels us to endure. Our life's repose is in the Infinite; It cannot end, its end is Life supreme.

A son dédale de lignes, il voulait échapper ; Mais nul portail de corne ou d’ivoire il ne trouvait,

Nulle poterne de vision spirituelle ; Cet espace de rêve n’avait pas d’issue.

Notre être éternellement se meut dans le Temps ; La mort ne nous aide pas ; vain, l’espoir de cesser ;

Une Volonté secrète nous force à durer. Le repos de notre vie est dans l’Infini ;

Elle ne peut s’achever que dans la Vie suprême. La mort est un passage, non le but du parcours : Une ancienne, profonde impulsion poursuit son labeur. Nos âmes sont traînées comme par une laisse, Emportées de naissance en naissance, de monde en monde ; Après la chute du corps nos actes prolongent Le vieux périple perpétuel sans répit. Nul pic n’est gravi où le Temps puisse s’arrêter.

Ce fleuve sorcier n’atteignait aucun océan. Aussi loin qu’il s’en fut, où qu’il se tournât, La roue des œuvres s’en allait devant lui ;

28

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker