Savitri - Book Two - Canto 6

This to Life's music gives its anthem swell. To all she lends the glory of her voice; Heaven's raptures whisper to her heart and pass, Earth's transient yearnings cry from her lips and fade. Alone the God-given hymn escapes her art That came with her from her spiritual home But stopped half-way and failed, a silent word Awake in some deep pause of waiting worlds, A murmur suspended in eternity's hush: But no breath comes from the supernal peace: A sumptuous interlude occupies the ear And the heart listens and the soul consents; An evanescent music it repeats Wasting on transience Time's eternity. A tremolo of the voices of the hours Oblivious screens the high intended theme The self-embodying spirit came to play On the vast clavichord of Nature-Force. Only a mighty murmur here and there Of the eternal Word, the blissful Voice Or Beauty's touch transfiguring heart and sense, A wandering splendour and a mystic cry, Recalls the strength and sweetness heard no more. Here is the gap, here stops or sinks life's force; This deficit paupers the magician's skill: This want makes all the rest seem thin and bare. A half-sight draws the horizon of her acts: Her depths remember what she came to do, But the mind has forgotten or the heart mistakes:

De la musique de la Vie ceci est l’antienne. A tous elle accorde la gloire de sa voix ; Les ivresses du Ciel chuchotent à son coeur, Les élans de la terre par ses lèvres appellent. Seul l’hymne divin échappe à son art, Qui vint avec elle de son foyer spirituel Pour se taire à mi-chemin, un verbe silencieux Dans une grande pause de mondes en attente, Un murmure suspendu dans le calme infini : Mais nul souffle ne vient de cette paix supérieure : Un interlude somptueux occupe l’oreille

Et le cœur écoute et l’âme consent ; Une évanescente mélodie se répète

Qui gaspille en éphémère le Temps éternel. Un tremolo incessant des heures qui passent Voile d’oubli le haut thème sublime Que l’esprit en s’incarnant vint jouer

Sur le vaste clavier de la Nature. Seule une puissante rumeur ici et là

Du Verbe éternel, de la Voix bienheureuse, Ou le contact de la Beauté, qui transfigure, Une splendeur errante et une plainte mystique, Rappellent la force et la douceur qui se sont tues. Voici la brèche où sombre le pouvoir de la vie ; Ce déficit appauvrit sa magie : ce manque Fait que tout le reste semble insubstantiel. Une demi vue trace l’horizon de ses actes : Ses profondeurs se souviennent de son but premier, Mais le mental a oublié, le cœur mal comprend : Dans les lignes de la Nature, le Dieu est perdu. Assembler l’omniscience dans la connaissance,

In Nature's endless lines is lost the God. In knowledge to sum up omniscience,

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