Savitri - Book Two - Canto 5

Plotted, unknown to the creatures whom they move, The small conspiracies of this petty reign Amused with the small contrivings, the brief hopes And little eager steps and little ways And reptile wallowings in the dark and dust, And the crouch and ignominy of creeping life. A trepidant and motley multitude, A strange pell-mell of magic artisans, Was seen moulding the plastic clay of life, An elfin brood, an elemental kind. Astonished by the unaccustomed glow, As if immanent in the shadows started up Imps with wry limbs and carved beast visages, Sprite-prompters goblin-wizened or faery-small, And genii fairer but unsouled and poor And fallen beings, their heavenly portion lost, And errant divinities trapped in Time's dust. Ignorant and dangerous wills but armed with power, Half-animal, half-god their mood, their shape. Out of the greyness of a dim background Their whispers come, an inarticulate force, Awake in mind an echoing thought or word, To their sting of impulse the heart's sanction draw, And in that little Nature do their work And fill its powers and creatures with unease. Its seed of joy they curse with sorrow's fruit, Put out with error's breath its scanty lights And turn its surface truths to falsehood's ends, Its small emotions spur, its passions drive To the abyss or through the bog and mire: Or else with a goad of hard dry lusts they prick, While jogs on devious ways that nowhere lead

Et à l’insu des créatures qu’elles animent, Tramaient les petits complots de ce petit règne, S’amusant des petits espoirs et manigances, Des petits pas impatients, des petits chemins, De la veulerie dans la pénombre et la poussière Et de l’abjecte ignominie de tout ce qui rampe. Une multitude trépidante et bigarrée, Un étrange pêle-mêle d’artisans magiques, Modelait l’argile plastique de la vie, Une couvée d’elfes, une espèce élémentale. Ebahis pas l’incandescence inaccoutumée, Comme immanents dans les ombres sursautèrent De petits diables tordus aux visages de bêtes, Lutins souffleurs, fées et gobelins rabougris, Et génies plus aimables, mais pauvres et sans âme Et êtres déchus, leur portion céleste perdue, Et dieux égarés dans la poussière du Temps - Volontés ignorantes mais armées de puissance, Déités animales, dans leur forme et leur état. D’une grisaille indistincte leurs murmures viennent, Une force inarticulée, éveiller l’écho D’une pensée ou d’un mot dans le mental, Obtenir la sanction du cœur à leur dard, Et dans cette Nature faire leur besogne, Emplissant de malaise ses créatures. Avec la peine ils maudissent sa graine de joie, Avec le souffle de l’erreur éteignent ses lueurs, Tournent ses vérités au service du mensonge, Incitent ses émotions, conduisent ses passions A l’abysse ou dans la vase et les marécages, Ou ils enfoncent l’aiguillon de la luxure Tandis que cahote sur des chemins dévoyés

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