Savitri - Book Two - Canto 5

And garbed in beggar's robes there walks the One. Even in the theatre of these small lives Behind the act a secret sweetness breathes, An urge of miniature divinity. A mystic passion from the wells of God Flows through the guarded spaces of the soul; A force that helps supports the suffering earth, An unseen nearness and a hidden joy. There are muffled throbs of laughter's undertones, The murmur of an occult happiness, An exultation in the depths of sleep, A heart of bliss within a world of pain. An Infant nursed on Nature's covert breast, An Infant playing in the magic woods, Fluting to rapture by the spirit's streams, Awaits the hour when we shall turn to his call. In this investiture of fleshly life A soul that is a spark of God survives And sometimes it breaks through the sordid screen And kindles a fire that makes us half-divine. In our body's cells there sits a hidden Power That sees the unseen and plans eternity, Our smallest parts have room for deepest needs; There too the golden Messengers can come: A door is cut in the mud wall of self; Across the lowly threshold with bowed heads Angels of ecstasy and self-giving pass, And lodged in an inner sanctuary of dream The makers of the image of deity live. Pity is there and fire-winged sacrifice, And flashes of sympathy and tenderness Cast heaven-lights from the heart's secluded shrine.

Et vêtu des robes du mendiant, l’Un s’achemine. Même dans le théâtre de ces petites vies, Derrière l’acte respire une douceur secrète, L’élan d’une divinité miniature. Une passion jaillie des sources de Dieu S’écoule dans les espaces de l’âme ; Une force est là, qui aide la terre souffrante, Une proximité, une joie invisible. Sourdent parfois des éclats de rire étouffés Et le murmure d’un bonheur occulte, Une exultation dans les fonds du sommeil, Un cœur de félicité dans un monde de peine. Un Infant qui s’allaite au sein de la Nature, Un Infant qui joue dans les bois magiques Avec sa flûte enchantée au bord des ruisseaux, Attend l’heure où nous répondrons à son appel. Dans cette investiture d’existence charnelle Survit une âme, qui est une étincelle de Dieu, Et parfois elle perce l’écran sordide Et embrase un feu qui nous rend presque divins. Dans les cellules de notre corps est un Pouvoir Qui voit l’invisible et prépare l’éternité, Nos moindres parts abritent des besoins essentiels ; Là aussi les Messagers d’or peuvent venir : Une porte est découpée dans le mur de bourbe Et franchissent l’humble seuil, leurs têtes baissées, Des anges d’extase et d’offrande de soi Et, logés dans un sanctuaire de rêve intérieur

Vivent les créateurs de l’image divine. La pitié, et le sacrifice aux ailes de feu,

Et des éclairs de sympathie et de tendresse, De l’oratoire du cœur projettent leurs lumières.

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