Savitri - Book Two - Canto 2

A covering of its immortality Alive to the lustre of the wearer's rank, Fit to endure the rub of Change and Time. A tissue mixed of the soul's radiant light And Matter's substance of sign-burdened Force,— Imagined vainly in our mind's thin air An abstract phantasm mould of mental make,— It feels what earthly bodies cannot feel And is more real than this grosser frame. After the falling of mortality's cloak Lightened is its weight to heighten its ascent; Refined to the touch of finer environments It drops old patterned pall of denser stuff, Cancels the grip of earth's descending pull And bears the soul from world to higher world, Till in the naked ether of the peaks The spirit's simplicity alone is left, The eternal being's first transparent robe. But when it must come back to its mortal load And the hard ensemble of earth's experience, Then its return resumes that heavier dress. For long before earth's solid vest was forged By the technique of the atomic Void, A lucent envelope of self-disguise Was woven round the secret spirit in things. The subtle realms from those bright sheaths are made. This wonder-world with all its radiant boon Of vision and inviolate happiness, Only for expression cares and perfect form; Fair on its peaks, it has dangerous nether planes; Its light draws towards the verge of Nature's lapse;

Un revêtement de son immortalité Imprégné par l’éclat du rang de son usager, Prêt à la friction du Changement et du Temps. Une étoffe où la radiance de l’âme se mêle A la Matière sillonnée de Force et de signes - Vainement imaginée dans notre atmosphère, Un moule mental fantasmatique et abstrait, - Cela ressent ce que nos corps ne peuvent sentir, Cela est plus réel que cette forme grossière. Quand le manteau de la mortalité est tombé, Son poids est allégé, son ascension plus aisée ; Epuré au contact de milieux affinés, Cela laisse choir le vieux voile ouvragé, Annule la traction descendante de la terre Et porte l’âme de monde en monde plus haut, Jusqu’à ce que, dans l’éther nu des sommets, Seule demeure la simplicité de l’esprit, Le premier habit transparent de l’être éternel. Mais quand il doit revenir à la charge mortelle Et à l’âpre ensemble de l’expérience terrestre, Son retour doit reprendre ce plus lourd vêtement. Car, longtemps avant que l’habit terrien fût forgé Par la technique du Vide atomique, une gangue De lumineux déguisement fut tissée Autour de l’esprit secret dans les choses. Les domaines subtils sont composés de ces gaines. Ce monde merveilleux avec toute sa fortune De vision et de bonheur inviolable, ne s’attache Qu’à l’expression et à la forme parfaite ; Ses cimes sont plaisantes, ses tréfonds pleins de danger ; Sa clarté attire vers le bord de l’abîme ;

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