Savitri - Book Two - Canto 11

Godhead of his life's worship and desire, Icon of his heart's sole idolatry, She now is his and must live for him alone: She has invaded him with her sudden bliss, An exhaustless marvel in his happy grasp, An allurement, a caught ravishing miracle. Her now he claims after long rapt pursuit, The one joy of his body and his soul: Inescapable is her divine appeal, Her immense possession an undying thrill, An intoxication and an ecstasy: The passion of her self-revealing moods, A heavenly glory and variety, Makes ever new her body to his eyes, Or else repeats the first enchantment's touch, The luminous rapture of her mystic breasts And beautiful vibrant limbs a living field Of throbbing new discovery without end. A new beginning flowers in word and laugh, A new charm brings back the old extreme delight: He is lost in her, she is his heaven here. Truth smiled upon the gracious golden game. Out of her hushed eternal spaces leaned The great and boundless Goddess feigned to yield The sunlit sweetness of her secrecies. Incarnating her beauty in his clasp She gave for a brief kiss her immortal lips And drew to her bosom one glorified mortal head: She made earth her home, for whom heaven was too small.

La déité que sa vie adore et désire, L’icône de la seule idolâtrie de son cœur, Elle est sienne et ne doit vivre que pour lui : Elle l’a envahi de sa joie soudaine, Une merveille inexhaustible entre ses bras, Un miraculeux attrait, un ravissement. Il se saisit d’elle, après longue poursuite, La seule joie de son corps et de son âme : Il ne peut échapper à sa séduction, La posséder est une immense émotion, Une intoxication et une extase : La passion même de ses états révélés, Dans leur céleste gloire et variété, Rend son corps toujours nouveau à ses yeux, Ou répète l’enchantement du premier toucher, La lumineuse ivresse de ses seins mystiques, Et de ses membres vibrants un champ vivant De découverte qui jamais ne s’achève. Tout à nouveau fleurit en parole et en rire, Un charme nouveau ramène l’ancien plaisir : Il se perd en elle, elle est ici son paradis. Souriante la Vérité regardait le jeu. Se penchant depuis ses espaces éternels La Déesse illimitée feignit de livrer La douceur ensoleillée de ses secrets. Incarnant sa beauté dans cette humaine étreinte, Offrant ses lèvres pour un baiser, à son sein Elle attira la tête glorifiée d’un mortel : Trop petit le ciel, sur terre elle fit sa demeure. Dans une poitrine humaine, occulte elle vint vivre Et l’homme en son propre être sculpta son image :

In a human breast her occult presence lived; He carved from his own self his figure of her:

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