Savitri - Book Two - Canto 11

The mighty Mother's whims and lightning moods Arisen from her all-wise unruled delight In the freedom of her sweet and passionate breast, Robbed of their wonder were chained to a cause and aim; An idol of bronze replaced her mystic shape That captures the movements of the cosmic vasts, In the sketch precise of an ideal face The surging wave-throbs of her vast sea-heart They bound to a theorem of ordered beats: Her deep designs which from herself she had veiled Bowed self-revealed in their confessional. For the birth and death of the worlds they fixed a date, The diameter of infinity was drawn, Measured the distant arc of the unseen heights And visualised the plumbless viewless depths, Till all seemed known that in all time could be. All was coerced by number, name and form; Nothing was left untold, incalculable. Yet was their wisdom circled with a nought: Truths they could find and hold but not the one Truth: The Highest was to them unknowable. By knowing too much they missed the whole to be known: The fathomless heart of the world was left unguessed And the Transcendent kept its secrecy. Forgotten was her eyelashes' dream-print Carrying on their curve infinity's dreams, Lost the alluring marvel of her eyes;

Les foudres et caprices de la puissante Mère Qui surgissent de sa joie sage et souveraine Dans la douce liberté de son sein passionné, Sont alors enchaînés à une cause et un but ; Une idole de bronze remplace sa forme Qui capture les mouvements des vastitudes Et, dans le croquis précis d’un visage idéal Est oubliée l’empreinte subtile de ses cils Dont la courbe porte les rêves de l’infini Et perdue, l’attirante merveille de ses yeux ; Les vagues déferlantes de son coeur océan Sont liées au théorème d’un rythme ordonné : Ses profonds desseins qu’elle se voile à elle-même S’inclinent, révélés, dans leur confessionnal. La date de la naissance et de la mort des mondes Et le diamètre de l’infinité, sont connus, Mesuré l’arc distant des hauteurs invisibles Et visualisées les profondeurs insondables, Jusqu’à ce que tout soit su qui pourra jamais être. Tout est contraint par le nombre, le nom et la forme ; Rien n’est laissé indéfini ou incalculable. Pourtant leur sagesse est-elle encerclée d’un zéro : Des vérités ils trouvent, mais pas l’une Vérité : Le Très-Haut demeure pour eux inconnaissable. Sachant trop, ils ne peuvent connaître l’ensemble : Le cœur insondable du monde demeure ignoré Et le Transcendant garde toujours son secret.

In a sublimer and more daring soar To the wide summit of the triple stairs Bare steps climbed up like flaming rocks of gold Burning their way to a pure absolute sky.

En un essor plus sublime et téméraire Jusqu’au large sommet du triple escalier

Des marches nues telles des roches d’or enflammé Montaient brûlantes vers un ciel pur et absolu.

13

Made with FlippingBook - Online catalogs