Savitri - Book Two - Canto 10
Our reason only a toys' artificer, A rule-maker in a strange stumbling game. But she her dwarf aides knew whose confident sight A bounded prospect took for the far goal. The world she has made is an interim report Of a traveller towards the half-found truth in things Moving twixt nescience and nescience. For nothing is known while aught remains concealed; The Truth is known only when all is seen. Attracted by the All that is the One, She yearns towards a higher light than hers; Hid by her cults and creeds she has glimpsed God's face: She knows she has but found a form, a robe, But ever she hopes to see him in her heart And feel the body of his reality. As yet a mask is there and not a brow, Although sometimes two hidden eyes appear: Reason cannot tear off that glimmering mask, Her efforts only make it glimmer more; In packets she ties up the Indivisible; Finding her hands too small to hold vast Truth She breaks up knowledge into alien parts Or peers through cloud-rack for a vanished sun: She sees, not understanding what she has seen, Through the locked visages of finite things The myriad aspects of infinity. One day the Face must burn out through the mask. Our ignorance is Wisdom's chrysalis, Our error weds new knowledge on its way, Its darkness is a blackened knot of light; Thought dances hand in hand with Nescience
Et notre raison une fabricante de jouets, Faiseuse de règles dans un jeu maladroit. Mais la vue confiante de ses assistants nains Prenait l’horizon limité pour le but lointain. Le monde qu’elle a fait n’est qu’un rapport intérim D’un voyageur vers la vérité devinée S’acheminant d’une nescience à une autre. Car rien n’est connu tant qu’une part reste cachée, La Vérité n’est connue que lorsque tout est vu. Attirée par le Tout qui est l’Unique, Par ses cultes, et sait qu’elle n’a trouvé qu’une robe. Mais toujours elle espère Le voir dans son coeur Et sentir le corps de Sa réalité. Il n’y a encore qu’un masque et non un visage, Bien que parfois deux yeux voilés apparaissent : La Raison ne peut arracher ce masque brillant, Ses efforts ne le font qu’étinceler davantage ; Elle arrange l’Indivisible en lots séparés ; Ses mains trop petites pour tenir la Vérité, Elle scinde la connaissance en parts étrangères, Ou cherche entre les nuées un soleil évanoui : Elle voit, sans comprendre ce qu’elle a vu, A travers les faces scellées des choses finies La myriade des aspects de l’infinité. Et un jour le Visage devra brûler le masque. Notre ignorance est chrysalide de la Sagesse, Notre erreur épouse une connaissance nouvelle, Sa ténèbre est un nœud noirci de lumière ; La pensée danse avec la Nescience, main dans la main, Elle se tend vers une plus haute lumière ; La face de Dieu elle a entrevue, cachée
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