Savitri - Book Twelve - Epilogue

So for a while they stood entwined, their kiss And passion-tranced embrace a meeting-point In their commingling spirits one for ever, Two-souled, two-bodied for the joys of Time. Then hand in hand they left that solemn place Full now of mute unusual memories, To the green distance of their sylvan home Returning slowly through the forest's heart. Round them the afternoon to evening changed; Light slipped down to the brightly sleeping verge, And the birds came back winging to their nests, And day and night leaned to each other's arms. Now the dusk shadowy trees stood close around Like dreaming spirits and, delaying night, The grey-eyed pensive evening heard their steps, And from all points the cries and movements came Of the four-footed wanderers of the night Approaching. Then a human rumour rose Long alien to their solitary days, Invading the charmed wilderness of leaves Once sacred to secluded loneliness With violent breaking of its virgin sleep. Through the screened dusk it deepened still and there neared Floating of many voices and the sound Of many feet, till on their sight broke in As if a coloured wave upon the eye The brilliant strenuous crowded days of man. Topped by a flaring multitude of lights A great resplendent company arrived. Life in its ordered tumult wavering came Bringing its stream of unknown faces, thronged With gold-fringed headdresses, gold-broidered robes,

Un moment ils restèrent enlacés, leur baiser Et leur étreinte passionnée un point de rencontre Dans leurs esprits mêlés et unis à jamais : Deux âmes et deux corps pour les joies du Temps. Puis, Main dans la main, ils quittèrent ce lieu solennel Chargé maintenant d’étranges souvenirs, Pour s’en retourner à leur demeure sylvestre Lentement s’acheminant dans la forêt. Autour d’eux l’après-midi devenait le soir ; La lumière glissa sur la lisière endormie, Les oiseaux revinrent à tire-d’aile à leurs nids Et le jour et la nuit se penchèrent l’un vers l’autre. Alors les arbres se tinrent autour d’eux Tels des esprits rêveurs et, retardant la nuit, Le soir pensif aux yeux gris entendit leurs pas, Et de tous points les cris et mouvements vinrent Des animaux vagabonds de la nuit s’approchant. Puis une rumeur humaine à présent s’éleva, Longtemps étrangère à leurs jours solitaires, Envahissant le charme sauvage des feuilles Autrefois sacré dans leur isolement Et rompant violemment son vierge sommeil. Dans le crépuscule la clameur s’amplifia En un flottement de beaucoup de voix et le son De beaucoup de pas ; et alors surgit à leur vue Telle une vague de couleur assaillant les yeux L‘intense brillance des heures de l’homme.

Rehaussée d’une multitude de lampes Une compagnie resplendissante arriva. La vie dans son tumulte ordonné s’approcha Avec son flot et sa foule de visages inconnus, De coiffes frangées et de robes brodées d’or,

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