Savitri - Book Three - Canto 4
Their tread one day shall change the suffering earth And justify the light on Nature's face. Although Fate lingers in the high Beyond And the work seems vain on which our heart's force was spent, All shall be done for which our pain was borne.
Leur avance un jour changera la terre souffrante Et justifiera la lumière dans la Nature. Bien que le Destin s’attarde dans l’Au-delà Et vain semble l’effort qui usa notre force, Tout adviendra, pour quoi fut endurée notre peine. Tout comme jadis derrière la bête vint l’homme Le haut divin successeur sûrement viendra Derrière la mesure mortelle de l’homme, Derrière son labeur, sa sueur, son sang et ses larmes : Il saura ce que l’homme osait à peine penser, Il fera ce que son cœur ne pouvait tenter. Héritier de la besogne de l’âge humain, Il prendra sur lui-même le fardeau des dieux ; Le ciel illuminera les pensées de la terre, Et sa puissance fortifiera tous les cœurs ; Les actes de la terre toucheront le surhomme, La vue de la terre s’ouvrira dans l’infini. « Lourd et inchangé pèse ce monde imparfait ; La jeunesse splendide du Temps est passée ; Longues sont les années que compte notre labeur Et les sceaux demeurent sur l’âme de l’homme O Voix de Ses contemplations dans un ciel clos De choses que retiennent Ses fonds de lumière, O Splendeur de Sagesse, O Mère de l’univers, O Créatrice, l’Epouse artiste de l’Eternel, Ne t’attarde plus, Ta main toute-puissante Pressée vainement sur un barreau du Temps, Comme si le Temps n’osait ouvrir son cœur. O radieuse fontaine de la joie du monde, Et las est le cœur de la Mère ancienne. O Vérité défendue en Ton secret soleil,
Even as of old man came behind the beast This high divine successor surely shall come Behind man's inefficient mortal pace,
Behind his vain labour, sweat and blood and tears: He shall know what mortal mind barely durst think, He shall do what the heart of the mortal could not dare. Inheritor of the toil of human time, He shall take on him the burden of the gods; All heavenly light shall visit the earth's thoughts, The might of heaven shall fortify earthly hearts; Earth's deeds shall touch the superhuman's height, Earth's seeing widen into the infinite. “Heavy unchanged weighs still the imperfect world; The splendid youth of Time has passed and failed; Heavy and long are the years our labour counts And still the seals are firm upon man's soul And weary is the ancient Mother's heart. O Truth defended in thy secret sun, Voice of her mighty musings in shut heavens On things withdrawn within her luminous depths, O Wisdom-Splendour, Mother of the universe, Creatrix, the Eternal's artist Bride,
Linger not long with thy transmuting hand Pressed vainly on one golden bar of Time, As if Time dare not open its heart to God. O radiant fountain of the world's delight
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