Savitri - Book Three - Canto 4
Why breaks not in some distant gleam of thee? Ever the centuries and millenniums pass. Where in the greyness is thy coming's ray? Where is the thunder of thy victory's wings? Only we hear the feet of passing gods. A plan in the occult eternal Mind Mapped out to backward and prophetic sight, The aeons ever repeat their changeless round, The cycles all rebuild and ever aspire. All we have done is ever still to do. All breaks and all renews and is the same. Huge revolutions of life's fruitless gyre, The new-born ages perish like the old, As if the sad Enigma kept its right Till all is done for which this scene was made. Too little the strength that now with us is born, Too faint the light that steals through Nature's lids, Too scant the joy with which she buys our pain. In a brute world that knows not its own sense, Thought-racked upon the wheel of birth we live, The instruments of an impulse not our own Moved to achieve with our heart's blood for price Half-knowledge, half-creations that soon tire. A foiled immortal soul in perishing limbs, Baffled and beaten back we labour still; Annulled, frustrated, spent, we still survive. In anguish we labour that from us may rise A larger-seeing man with nobler heart, A golden vessel of the incarnate Truth, The executor of the divine attempt Equipped to wear the earthly body of God, Communicant and prophet and lover and king.
Pourquoi ne poind-il pas une lueur de Ton aube ? Toujours passent les siècles et les millénaires. Où dans la grisaille est le rayon de Ta venue ? Où est le tonnerre des ailes de Ta victoire ? Nous n’entendons que les pas de dieux indifférents. Un plan tracé dans le Mental occulte éternel Pour une vue du passé comme de l’avenir, Les éons répètent toujours leur ronde invariable, Les cycles reconstruisent tout, et toujours aspirent. Tout ce que nous avons fait est toujours à refaire. Tout se brise, tout se renouvelle, et tout est pareil. Révolutions stériles du circuit de la vie, Les âges nouveaux périssent ainsi que les autres, Comme si la triste Enigme gardait son droit Jusqu’à ce que soit accompli l’objet de ce monde. Insuffisante est l’énergie qui naît avec nous, Trop faible la clarté dans les yeux de la Nature, Trop piètre la joie dont elle paie notre douleur. Dans un monde brut, qui ignore son propre sens, Cloués par la pensée sur la roue de la naissance, Nous servons une impulsion qui n’est pas la nôtre, Forcés d’accomplir au prix du sang de notre coeur Une connaissance et des créations incomplètes. Une âme mise en échec, dans un corps périssable, Déroutés, repoussés, nous continuons de peiner, Annulés, frustrés, usés, nous survivons encore. Dans l’angoisse nous peinons, que de nous se lève Un homme à la vision plus large et au cœur plus noble, Un vaisseau d’or pour la Vérité incarnée, L’exécuteur de la divine tentative Equipé à porter le corps terrestre de Dieu, Le communiant et le prophète, l’amant et le roi.
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