Savitri - Book Three - Canto 3

He abode defended in his shoreless self, Companioned only by the all-seeing One. A Mind too mighty to be bound by Thought, A Life too boundless for the play in Space, A Soul without borders unconvinced of Time, He felt the extinction of the world's long pain, He became the unborn Self that never dies, He joined the sessions of Infinity. On the cosmic murmur primal loneliness fell, Annulled was the contact formed with time-born things, Empty grew Nature's wide community. All things were brought back to their formless seed, The world was silent for a cyclic hour. Although the afflicted Nature he had left Maintained beneath him her broad numberless fields,

Il demeurait dans son être sans rivages, L’Un omnivoyant pour seul compagnon. Un Mental que la Pensée ne pouvait plus lier, Une Vie trop large pour le jeu dans l’Espace, Une Ame sans frontières et libre du Temps, Il sentit s’éteindre la longue peine du monde, Il devint Cela qui est sans naissance ni mort, Il se joignit aux sessions de l’Infinité. Sur le murmure cosmique tomba le silence, S’annula le contact avec les choses du temps Et se vida la communauté de la Nature. Tout fut ramené à l’état d’informe semence Et le monde se tut pour une heure cyclique. Bien que la Nature affligée qu’il avait quittée Maintenait dessous lui ses champs innombrables, Son acte énorme refluait et s’estompait Comme un rêve sans âme qui enfin cesserait ; Aucune voix ne descendait des hauts Silences, Depuis Ses solitudes, Elle ne répondait rien. Il régnait l’immobilité de la cessation, Le calme immortel avant que naissent les dieux ; Une Force universelle attendait, muette, L’ultime décret du Transcendant invisible. Alors d’en haut soudainement vint un regard. Comme une mer explorant ses propres fonds, Une Union vivante s’élargit à son centre Et le joignit à des multitudes sans nombre. Flamme blanche, un Amour bienheureux et puissant Saisit et rassembla tout dans une immense étreinte ;

Her enormous act, receding, failed remote As if a soulless dream at last had ceased. No voice came down from the high Silences, None answered from her desolate solitudes. A stillness of cessation reigned, the wide Immortal hush before the gods are born; A universal Force awaited, mute, The veiled Transcendent's ultimate decree. Then suddenly there came a downward look. As if a sea exploring its own depths, A living Oneness widened at its core And joined him to unnumbered multitudes. A Bliss, a Light, a Power, a flame-white Love Caught all into a sole immense embrace; Existence found its truth on Oneness' breast And each became the self and space of all.

Sur son sein l’existence trouva sa vérité Et chacun devint le soi et l’espace de tous.

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