Savitri - Book Three - Canto 3

Blazoned like hues upon a colourless air On the white purity of the Witness Soul. These hues were the very prism of the Supreme, His beauty, power, delight creation's cause. A vast Truth-Consciousness took up these signs To pass them on to some divine child Heart That looked on them with laughter and delight The Spirit's white neutrality became A playground of miracles, a rendezvous For the secret powers of a mystic Timelessness: It made of Space a marvel house of God, It poured through Time its works of ageless might, Unveiled seen as a luring rapturous face The wonder and beauty of its Love and Force. The eternal Goddess moved in her cosmic house Sporting with God as a Mother with her child: To him the universe was her bosom of love, His toys were the immortal verities. All here self-lost had there its divine place. The Powers that here betray our hearts and err, Were there sovereign in truth, perfect in joy, There Mind, a splendid sun of vision's rays, Shaped substance by the glory of its thoughts And moved amidst the grandeur of its dreams. Imagination's great ensorcelling rod Summoned the unknown and gave to it a home, Outspread luxuriantly in golden air Masters in a creation without flaw, Possessors of their own infinitude. And joyed in these transcendent images Living and real as the truths they house.

Tels des blasons éclatants dans un air incolore Sur la pureté blanche de l’Ame Témoin. Ces teintes étaient le prisme même du Suprême, Sa beauté, Son pouvoir, Sa joie la cause de tout. Une Conscience de Vérité prenait ces signes Pour les donner à un divin Cœur d’enfant Qui les regardait avec délice en riant Et s’amusait de ces images transcendantes Aussi réelles que les lois qu’elles abritent. Cette blanche neutralité alors se changea En un terrain de miracles et de rencontre Pour les pouvoirs d’un mystique Intemporel ; Elle fit de l’Espace un foyer merveilleux, Versant dans le Temps ses œuvres sans âge Et dévoilant, telle une face enchanteresse, La beauté de son Amour et de sa Force. La Déesse éternelle dans sa maison cosmique Jouait avec Dieu comme avec son enfant : Pour Lui l’univers était ce sein d’amour, Ses jouets étaient les certitudes immortelles. Ce qui, ici, s’est perdu, avait là sa vraie place. Les Pouvoirs qui errent et trahissent nos cœurs, Etaient là justes souverains, parfaits dans la joie, Maîtres dans une création sans défaut Et possesseurs de leur propre infinitude. Le Mental, un astre de vision rayonnante, Façonnait la substance par ses pensées Et oeuvrait dans la grandeur de ses rêves. La baguette ensorcelante de l’Imaginaire Sommait l’inconnu et lui donnait un foyer, Déployant luxuriantes dans l’air mordoré

12

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online