Savitri - Book Ten - Canto 4

It rules the world from its sleeping senseless Void; Dreaming it throws out mind and heart and soul To labour crippled, bound, on the hard earth; A broken whole it works through scattered points; Its gleaming shards are Wisdom's diamond thoughts, Its shadowy reflex our ignorance. It starts from the mute mass in countless jets, It fashions a being out of brain and nerve, A sentient creature from its pleasures and pangs. A pack of feelings obscure, a dot of sense Survives awhile answering the shocks of life, Then, crushed or its force spent, leaves the dead form, Leaves the huge universe in which it lived An insignificant unconsidered guest. But the soul grows concealed within its house; It gives to the body its strength and magnificence; It follows aims in an ignorant aimless world, It lends significance to earth's meaningless life. A demigod animal, came thinking man; He wallows in mud, yet heavenward soars in thought; He plays and ponders, laughs and weeps and dreams, Satisfies his little longings like the beast; He pores upon life's book with student eyes. Out of this tangle of intellect and sense, Out of the narrow scope of finite thought At last he wakes into spiritual mind; A high liberty begins and luminous room: He glimpses eternity, touches the infinite, He meets the gods in great and sudden hours, He feels the universe as his larger self, Makes Space and Time his opportunity To join the heights and depths of being in light,

De son Vide insensé elle gouverne le monde ; Rêvant, elle envoie l’âme, le mental et le cœur Peiner sur cette terre, infirmes et liés ; Ensemble brisé, elle agit par des points épars ; Ses éclats luisants sont les diamants de la Sagesse, Sa réflexion dans la pénombre est notre ignorance. Elle jaillit de la masse en jets innombrables, Façonne un être avec un cerveau et des nerfs Et le rend sensible avec ses plaisirs et ses affres. Un obscur amas d’émotions en un point de sens Survit quelque temps, répondant aux chocs de la vie, Puis, réduit ou épuisé, quitte la forme morte, Quitte l’énorme univers dans lequel il vécut Tel un hôte méconnu et insignifiant. Mais l’âme grandit, dissimulée dans sa demeure ; Donnant au corps sa vigueur et sa magnificence, Elle poursuit des buts dans un monde ignorant, Elle prête un sens à l’absurde vie de la terre. Animal à demi dieu, vint l’homme intelligent ; Vautré dans la boue, il monte en pensée vers le ciel ; Il joue et réfléchit, rie et sanglote et il rêve, Satisfait ses petites envies comme la bête, Déchiffre et étudie le livre de l’existence. Puis de cette confusion d’intellect et de sens, Et de l’étroite portée de la pensée mortelle, Enfin il s’éveille dans le mental spirituel ; Une haute et lumineuse liberté commence : Il entrevoit l’éternité, touche l’infini, Rencontre les dieux en de grandes heures soudaines ; Il ressent l’univers comme son être plus large, Fait de l’Espace et du Temps son opportunité Pour joindre les fonds et les hauteurs dans la lumière

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