Savitri - Book Ten - Canto 4

It is the storm bird of an anarch Power That would upheave the world and tear from it The indecipherable scroll of Fate, Death's rule and Law and the unknowable Will. Hasteners to action, violators of God Are these great spirits who have too much love, And they who formed like thee, for both art thou, Have come into the narrow bounds of life With too large natures overleaping time. Worshippers of force who know not her recoil, Their giant wills compel the troubled years. The wise are tranquil; silent the great hills Rise ceaselessly towards their unreached sky, Seated on their unchanging base, their heads Dreamless in heaven's immutable domain. On their aspiring tops, sublime and still, Lifting half-way to heaven the climbing soul The mighty mediators stand content To watch the revolutions of the stars: Motionlessly moving with the might of earth, They see the ages pass and are the same. The wise think with the cycles, they hear the tread Of far-off things; patient, unmoved they keep Their dangerous wisdom in their depths restrained, Lest man's frail days into the unknown should sink Lo, how all shakes when the gods tread too near! All moves, is in peril, anguished, torn, upheaved. The hurrying aeons would stumble on too swift If strength from heaven surprised the imperfect earth And veilless knowledge smote these unfit souls. Dragged like a ship by bound leviathan Into the abyss of his stupendous seas.

C’est l’oiseau d’orage d’un Pouvoir anarchique Qui soulèverait le monde pour en arracher L’indéchiffrable parchemin de la Destinée, La règle de la Mort et la Loi inconnaissable. Des violateurs de Dieu, précipitant à l’action, Sont ces grands esprits qui ont trop d’amour, Et ceux qui, formés comme toi - car tu es ainsi -, Sont venus dans les étroits confins de la vie Avec de trop larges natures, chevauchant le temps. Adorant la force sans connaître son recul, Leurs volontés contraignent les années tourmentées. Les sages sont tranquilles ; en silence les grands monts S’élèvent inlassables vers leur ciel inatteint, Etablis sur leur base invariable, leurs têtes Lucides dans le domaine immuable d’en-haut. Sur leurs sommets qui aspirent, sublimes et calmes, Hissant à mi-chemin des cieux l’âme ascendante, Demeurent les puissants médiateurs, satisfaits D’observer les révolutions des étoiles : Sans effort, tournant avec le pouvoir de la terre, Ils voient les âges passer et ils sont les mêmes. Les sages pensent avec les cycles, ils entendent Des choses lointaines ; patients, placides, ils retiennent Leur dangereuse sagesse au fond d’eux-mêmes, de crainte Que les heures fragiles de l’homme ne sombrent Draguées comme un navire par Léviathan lié Dans l’abysse de ses mers stupéfiantes. Vois donc Comme tout est secoué quand les dieux marchent trop près ! Tout s’agite et s’angoisse, se déchire et se soulève.

Les éons pressés trop vite chancelleraient Si l’énergie du ciel surprenait cette terre Et la connaissance frappait ces âmes inaptes.

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