Savitri - Book Ten - Canto 1

The gleaming shoulder of some godlike hope, The flying feet of exquisite desires. On a slow trembling brink between night and day They shone like visitants from the morning star, Satisfied beginnings of perfection, first Tremulous imaginings of a heavenly world: They mingle in a passion of pursuit, Thrilled with a spray of joy too slight to tire. All in this world was shadowed forth, not limned, Like faces leaping on a fan of fire Or shapes of wonder in a tinted blur, Like fugitive landscapes painting silver mists. Here vision fled back from the sight alarmed, And sound sought refuge from the ear's surprise, And all experience was a hasty joy. The joys here snatched were half-forbidden things, Timorous soul-bridals delicately veiled As when a goddess' bosom dimly moves To first desire and her white soul transfigured, A glimmering Eden crossed by faery gleams, Trembles to expectation's fiery wand, But nothing is familiar yet with bliss. All things in this fair realm were heavenly strange In a fleeting gladness of untired delight, In an insistency of magic change. Past vanishing hedges, hurrying hints of fields, Mid swift escaping lanes that fled her feet Journeying she wished no end: as one through clouds Travels upon a mountain ridge and hears Arising to him out of hidden depths

L’éclat d’une épaule de divine espérance, Les chevilles ailées d’exquises envies. Sur un rebord tremblant entre la nuit et le jour, Visitandines de l’étoile du matin, Ebauches satisfaites du parfait, premières Images frémissantes d’un monde céleste, Elles s’entremêlent dans une ardente poursuite, Leur joie trop légère pour jamais s’en lasser. Tout en ce monde était suggéré, imprécis, Comme des visages autour d’un feu crépitant Ou des formes étranges dans un flou de couleur, Des paysages peignant un brouillard argenté. La vision, alarmée, s’enfuyait de la vue Et le son se réfugiait de l’oreille surprise Et toute l’expérience était une joie hâtive. Les plaisirs capturés étaient presque interdits, Noces timorées, délicatement abritées, Comme lorsque le sein d’une déesse s’anime Au premier désir et, changée, son âme blanche, Un Eden étincelant traversé de lueurs, Tremble dans l’attente de la verge enflammée, Mais rien n’est encore familier de ce bonheur. Tout dans ce pays de fées était insolite Dans une joie fugace, un plaisir inusité Et l’insistance d’un magique changement. Le long de haies évanouies, de figures de prés, De sentiers vivaces fuyant ses pieds, Savitri Continuait d’avancer ; tel celui qui dans la brume S’acheminant sur la crête d’une montagne Entend, s’élevant vers lui de profondeurs cachées,

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