Savitri - Book Ten - Canto 1

Like music that one always waits to hear, Like the recurrence of a haunting rhyme. One touched incessantly things never seized,

Comme une musique toujours attendue Ou le retour d’une rime obsédante. Toujours l’on frôlait des choses jamais tenues, Une orée de mondes invisiblement divins. Comme une traînée d’étoiles filantes Se déversaient sur l’atmosphère flottante Des couleurs, des éclats, des lueurs évanescentes Invitant à les suivre dans un ciel de magie, Et en chaque cri qui s’éloignait de l’oreille Il y avait la voix d’une joie inconnue. Une adoration régnait dans le cœur, Une présence élusive, un pur esprit De beauté éthérée, d’insaisissable délice Dont l’émotion momentanée vite évanouie, Semblait plus douce qu’aucune extase connue Possédée par la terre ou le ciel conquérant. Le ciel toujours jeune, la terre trop ferme et âgée Retardent le cœur par leur immobilité : Leurs plaisirs de création durent trop longtemps, Leurs formations impétueuses sont trop absolues ; Taillées par une angoisse de divine entreprise Elles se dressent sculptées sur les monts éternels, Ou extraites des roches vivantes de Dieu Gagnent l’immortalité par la forme parfaite. Elles sont trop intimes des choses éternelles : Vaisseaux de significations infinies, Elles sont trop claires, trop grandes, trop éloquentes ; Ni brume ni ombre ne soulage la vue, Nul clair-obscur de douce incertitude. Celles-ci ne faisaient qu’effleurer un ourlet d’or, Si insubstantielle fut-elle à notre chair Et si brève bien qu’elle fut impérissable,

A skirt of worlds invisibly divine. As if a trail of disappearing stars

There showered upon the floating atmosphere Colours and lights and evanescent gleams That called to follow into a magic heaven, And in each cry that fainted on the ear There was the voice of an unrealised bliss. An adoration reigned in the yearning heart, A spirit of purity, an elusive presence Of faery beauty and ungrasped delight Whose momentary and escaping thrill, However unsubstantial to our flesh, And brief even in imperishableness, Much sweeter seemed than any rapture known Earth or all-conquering heaven can ever give. Heaven ever young and earth too firm and old Delay the heart by immobility: Their raptures of creation last too long, Their bold formations are too absolute; Carved by an anguish of divine endeavour They stand up sculptured on the eternal hills, Or quarried from the living rocks of God Win immortality by perfect form. They are too intimate with eternal things: Vessels of infinite significances, They are too clear, too great, too meaningful; No mist or shadow soothes the vanquished sight, No soft penumbra of incertitude. These only touched a golden hem of bliss,

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