Savitri - Book Seven - Canto 4

A trick repeated in each flash of sense, An unreal mind hallucinates the soul With a stress-vision of false reality, Or a dance of Maya veils the void Unborn. Even if a greater consciousness I could reach, What profit is it then for Thought to win A Real which is for ever ineffable Or hunt to its lair the bodiless Self or make The Unknowable the target of the soul? Nay, let me work within my mortal bounds, Not live beyond life nor think beyond the mind; Our smallness saves us from the Infinite. In a frozen grandeur lone and desolate Call me not to die the great eternal death, Left naked of my own humanity In the chill vast of the spirit's boundlessness. Each creature by its nature's limits lives, And how can one evade his native fate? Human I am, human let me remain Till in the Inconscient I fall dumb and sleep. A high insanity, a chimaera is this, To think that God lives hidden in the clay And that eternal Truth can dwell in Time, And call to her to save our self and world. How can man grow immortal and divine Transmuting the very stuff of which he is made? This wizard gods may dream, not thinking men.” And Savitri heard the voice, the warped answer heard And turning to her being of light she spoke: “Madonna of light, Mother of joy and peace, Thou art a portion of my self put forth

Un leurre que répète chaque éclat des sens, L’âme est hallucinée par un mental irréel Avec une intensité de fausse existence, Une danse de Maya voile un vide absolu. Même si j’atteignais une conscience plus grande, Quel profit y a-t-il pour la Pensée à gagner Un Réel qui est à jamais ineffable, Ou chasser jusqu’en sa tanière l’Etre sans corps Ou donner à l’âme pour cible l’Inconnaissable ? Laisse-moi travailler dans mes limites mortelles, Sans vivre ni réfléchir au-delà d’elles ; Notre petitesse nous sauve de l’Infini. A une hauteur gelée, seule et désolée, Ne m’appelle pas à la grande mort éternelle, Dénudé de ma propre humanité Dans le vaste glacé de l’infini de l’esprit. Chaque créature existe dans ses limites, Et comment échapper à son destin naturel ? Humain je suis, humain laisse-moi demeurer Jusqu’à ce que dans l’Inconscient je cesse et m’endorme.

C’est une haute insanité, c’est une chimère De penser que Dieu vit caché dans l’argile Et que la Vérité peut résider dans le Temps, -

Et de l’invoquer pour sauver notre être et le monde. Comment l’homme deviendrait-il immortel et vrai, Transmuant la substance même dont il est fait ? Les dieux sorciers peuvent rêver, pas l’homme qui pense. »

Savitri entendit la voix, entendit l’écho ; A son être de lumière, elle s’adressa : « Madone de lumière, Mère de joie et de paix, Tu es une portion de mon être envoyée

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