Savitri - Book Seven - Canto 1

A dire expectancy knocked at her breast; Dreadful to her were the footsteps of the hours: Grief came, a passionate stranger to her gate: Banished when in his arms, out of her sleep It rose at morn to look into her face. Vainly she fled into abysms of bliss From her pursuing foresight of the end. The more she plunged into love that anguish grew; Her deepest grief from sweetest gulfs arose. Remembrance was a poignant pang, she felt Each day a golden leaf torn cruelly out From her too slender book of love and joy. Thus swaying in strong gusts of happiness And swimming in foreboding's sombre waves And feeding sorrow and terror with her heart,— For now they sat among her bosom's guests Or in her inner chamber paced apart,— Her eyes stared blind into the future's night. Out of her separate self she looked and saw, Moving amid the unconscious faces loved, In mind a stranger though in heart so near, The ignorant smiling world go happily by Upon its way towards an unknown doom And wondered at the careless lives of men. As if in different worlds they walked, though close, They confident of the returning sun, They wrapped in little hourly hopes and tasks,— She in her dreadful knowledge was alone. The rich and happy secrecy that once Enshrined her as if in a silver bower Apart in a bright nest of thoughts and dreams

Une affreuse attente vint cogner à sa poitrine, Redoutable lui était la marche des heures : Le malheur, un étranger passionné à sa porte, Banni dans les bras de Satyavan, de son sommeil Se levait le matin pour regarder son visage. Elle s’enfuyait dans des abîmes de bonheur De sa propre prescience de la fin. Plus elle plongeait dans l’amour, plus croissait l’angoisse ; Sa détresse se levait des plus douces tendresses. Tout souvenir était poignant, elle ressentait Chaque jour comme une feuille d’or arrachée De son livre trop court d’union et de joie. Ainsi étourdie par des rafales de bonheur Et plongée dans des vagues de pressentiment Et nourrissant la peine et la terreur dans son cœur, - Car elles étaient maintenant de ses hôtes Ou arpentaient, distinctes, sa chambre intérieure -, Ses yeux fixaient aveugles la nuit du futur. De son être privé, elle observait et voyait, Circulant parmi tous les visages aimés, Etranger en pensée bien que si proche du cœur, Et s’émerveillait de l’insouciance des hommes. Comme s’ils marchaient en des mondes différents, Eux, toujours confiants dans le retour du soleil, S’enveloppaient des petits espoirs de chaque heure, - Et elle, dans sa terrible connaissance, était seule. L’heureuse et riche intimité qut jusqu’alors L’avait enchâssée dans une tonnelle argentée, Comme un nid lumineux de pensées et de songes, Le monde ignorant passer en souriant Sur son chemin vers un sort inconnu

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