Savitri - Book One - Canto 3
The world's thought-streams travelled into his ken; His inner self grew near to others' selves And bore a kinship's weight, a common tie, Yet stood untouched, king of itself, alone. A magical accord quickened and attuned To ethereal symphonies the old earthy strings; It raised the servitors of mind and life To be happy partners in the soul's response, Tissue and nerve were turned to sensitive chords, Records of lustre and ecstasy; it made The body's means the spirit's acolytes. A heavenlier function with a finer mode Lit with its grace man's outward earthliness; The soul's experience of its deeper sheaths No more slept drugged by Matter's dominance. In the dead wall closing us from wider self, Into a secrecy of apparent sleep, The mystic tract beyond our waking thoughts, A door parted, built in by Matter's force, Releasing things unseized by earthly sense: A world unseen, unknown by outward mind Appeared in the silent spaces of the soul. He sat in secret chambers looking out Into the luminous countries of the unborn Where all things dreamed by the mind are seen and true And all that the life longs for is drawn close. He saw the Perfect in their starry homes Wearing the glory of a deathless form, Lain in the arms of the Eternal's peace, Rapt in the heart-beats of God-ecstasy. He lived in the mystic space where thought is born
Il voyait les pensées du monde entier circuler ; Son être intérieur devenait proche des autres, Eprouvait le poids d’une commune parenté, Et pourtant demeurait seul et roi de lui-même. Un accord magique avivait et mariait Aux symphonies de l’éther les cordes terrestres, Développait les serviteurs de l’être extérieur En d’heureux partenaires dans le répons de l’âme, Et les tissus et les nerfs en gammes sensitives Enregistrant l’éclat et l’extase, - et changeait Les moyens du corps en acolytes de l’esprit. Une fonction plus céleste au mode plus subtil, Eclairait de sa grâce la nature de l’homme ; L’expérience qu’a l’âme de ses gangues profondes N’était plus droguée par l’ascendant de la Matière. Dans la paroi inerte nous séparant du soi, Sur le secret d’un sommeil apparent, l’étendue Mystique par-delà nos pensées de veille, s’ouvrit Une porte érigée par la force matérielle, Délivrant des choses qui échappent à nos sens : Invisible, inconnu du mental extérieur, Un monde apparut dans les espaces de l’âme. Il s’assit en des chambres secrètes qui donnaient Sur les contrées lumineuses du sans-naissance Où tout ce que rêve le mental est véridique Et tout ce que cherche la vie devient concret. Il vit les Parfaits dans leurs demeures étoilées, Revêtant la gloire d’une forme sans mort, Etendus dans les bras de la Paix éternelle, Absorbés dans les battements de l’Extase. Il vécut dans l’air mystique où naît la pensée
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