Savitri - Book One - Canto 3

Of a blind Power on human littleness, Life now became a sure approach to God, Existence a divine experiment And cosmos the soul's opportunity. The world was a conception and a birth Of Spirit in Matter into living forms, And Nature bore the Immortal in her womb, That she might climb through him to eternal life. His being lay down in bright immobile peace And bathed in wells of pure spiritual light; It wandered in wide fields of wisdom-self Lit by the rays of an everlasting sun. Even his body's subtle self within Could raise the earthly parts towards higher things And feel on it the breath of heavenlier air. Already it journeyed towards divinity: Upbuoyed upon winged winds of rapid joy, Upheld to a Light it could not always hold, It left mind's distance from the Truth supreme And lost life's incapacity for bliss. All now suppressed in us began to emerge. A wide God-knowledge poured down from above, A new world-knowledge broadened from within: His daily thoughts looked up to the True and One, His commonest doings welled from an inner Light. Awakened to the lines that Nature hides, Attuned to her movements that exceed our ken, He grew one with a covert universe. Thus came his soul's release from Ignorance, His mind and body's first spiritual change.

D’un Pouvoir aveugle sur la petitesse humaine, Toute la vie devenait une approche de Dieu, - Et toute l’existence une divine expérience Et tout l’univers l’opportunité de l’âme. Le monde était une conception et naissance De l’Esprit fait Matière en des formes vivantes, Et la Nature portait l’Immortel dans son sein, Afin par lui de monter à la vie éternelle. Son être reposait dans une paix éclatante Et baignait en des sources de pure lumière ; Il explorait de grands champs de sagesse Qu’éclairaient les rayons d’un soleil perpétuel. Même le soi subtil de son corps au-dedans Pouvait soulever vers le haut les membres terrestres Et ressentir le souffle d’un air supérieur - Il s’acheminait déjà vers la divinité : Porté par les vents ailés d’une joie rapide A une Clarté qu’il ne pouvait toujours tenir, Il quittait la distance mentale du Suprême Et l’incapacité de la vie pour le bonheur. Tout émergeait qui est encore en nous réprimé. Ainsi vint la délivrance de son âme, Le premier changement du mental et du corps. Une connaissance de Dieu se déversa, Une connaissance du monde s’épanouit : Toutes ses pensées se tournaient vers l’Un et le Vrai, Tous ses gestes sourdaient d’un puits de Lumière. Eveillé aux lignes que la Nature nous cache, A ses mouvements qui excèdent notre portée, Il s’unissait à un univers invisible.

27

Made with FlippingBook - Online magazine maker