Savitri - Book One - Canto 3

Lent a vibrant cry to the unuttered vasts, And through great shoreless, voiceless, starless breadths Bore earthward fragments of revealing thought Hewn from the silence of the Ineffable. A Voice in the heart uttered the unspoken Name, A dream of seeking Thought wandering through Space Entered the invisible and forbidden house: The treasure was found of a supernal Day. In the deep subconscient glowed her jewel-lamp; Unused, guarded beneath Night's dragon paws, In folds of velvet darkness draped they sleep Whose priceless value could have saved the world. A darkness carrying morning in its breast Looked for the eternal wide returning gleam, Waiting the advent of a larger ray And rescue of the lost herds of the Sun. In a splendid extravagance of the waste of God Dropped carelessly in creation's spendthrift work, Left in the chantiers of the bottomless world And stolen by the robbers of the Deep, The golden shekels of the Eternal lie, Hoarded from touch and view and thought's desire, Locked in blind antres of the ignorant flood, Lest men should find them and be even as Gods. A vision lightened on the viewless heights, A wisdom illumined from the voiceless depths: A deeper interpretation greatened Truth, A grand reversal of the Night and Day; All the world's values changed heightening life's aim; Lifted, it showed the riches of the Cave Where, by the miser traffickers of sense

Prêta un cri aux vastes jamais exprimés Et, par des largeurs sans rivages ni étoiles, Porta vers la terre des fragments révélateurs Taillés dans le silence de l’Ineffable. Une Voix dans le cœur prononça le Nom secret, Un rêve de Pensée ardente, errant dans l’Espace, Pénétra l’invisible demeure interdite : Le trésor fut trouvé d’un Jour plus divin. Dans le profond subconscient le joyau de sa lampe, Dressée, éclaira les richesses de l’Antre Où, inutilisées par les trafiquants de sens, Gardées sous les pattes de dragon de la Nuit, Drapées dans le velours de l’ombre elles dorment, Dont la valeur aurait pu sauver le monde. Une ténèbre portant le matin dans son sein Cherchait des yeux le retour de la lueur éternelle, Attendant l’avènement d’un plus ample rayon Et le secours des troupeaux égarés du Soleil. Splendide extravagance et gaspillage de Dieu, Dépensés sans compter dans la création prodigue, Laissés dans les chantiers du monde insatiable Et dérobés par les voleurs de l’Abîme, Les sicles d’or de l’Eternel gisent amassés A l’abri des sens et du désir de la pensée, Verrouillés dans les grottes aveugles, de crainte Que les hommes les trouvent et égalent les Dieux. Une vision s’éclaircit sur les hauteurs lointaines, Une sagesse s’illumina des fonds sans voix : Une interprétation neuve de la Vérité, Un grand renversement de la Nuit et du Jour Changea les valeurs, élevant le but de la vie ;

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