Savitri - Book One - Canto 3

And the grey front of the world's Ignorance And nescient Matter and the huge error of life. As a sculptor chisels a deity out of stone He slowly chipped off the dark envelope, Line of defence of Nature's ignorance, The illusion and mystery of the Inconscient In whose black pall the Eternal wraps his head That he may act unknown in cosmic Time. A splendour of self-creation from the peaks, A transfiguration in the mystic depths, A happier cosmic working could begin And fashion the world-shape in him anew, God found in Nature, Nature fulfilled in God. Already in him was seen that task of Power: Life made its home on the high tops of self; His soul, mind, heart became a single sun; Only life's lower reaches remained dim. But there too, in the uncertain shadow of life, There was a labour and a fiery breath; The ambiguous cowled celestial puissance worked Watched by the inner Witness's moveless peace. Even on the struggling Nature left below Strong periods of illumination came: Lightnings of glory after glory burned, Experience was a tale of blaze and fire, Air rippled round the argosies of the Gods, Strange riches sailed to him from the Unseen; Splendours of insight filled the blank of thought, Knowledge spoke to the inconscient stillnesses, Rivers poured down of bliss and luminous force,

Et la grisaille de l’Ignorance du monde Et la Matière nesciente et l’erreur de la vie. Tel un sculpteur ciselant un dieu dans la pierre, Lentement il effritait l’obscure enveloppe, Ligne de défense de la Nature ignorante, L’illusion et le mystère de l’Inconscient, - Ce noir linceul dont l’Eternel couvre sa tête Afin d’agir inconnu dans le Temps cosmique. Une splendeur de création venue d’en haut, Une transfiguration dans les fonds mystiques, Une action plus heureuse put commencer A refaçonner en lui la forme du monde, Dieu dans la Nature, la Nature accomplie en Dieu. Déjà paraissait en lui cet ouvrage : La vie prenait sa demeure sur les sommets, l’âme, Le mental et le cœur étaient un même soleil ; Seuls demeuraient obscurs les pays inférieurs. Mais là aussi, dans leur ombre incertaine, Il y avait un labeur et un souffle de feu ; Sous sa cagoule oeuvrait la puissance céleste, Veillée par la paix du Témoin intérieur. Même sur la Nature laissée au-dessous De fortes périodes venaient d’illumination : Des éclairs de gloire se suivaient l’un l’autre, L’expérience était un conte de flamme, L’air ondoyait autour des navires des Dieux, D’étranges richesses naviguaient jusqu’à lui ; Une perception radiante emplissait la pensée, La Connaissance parlait au silence inconscient, Des fleuves de bonheur et de force lumineuse,

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