Savitri - Book One - Canto 1

Pursued the cycles of her blinded quest. All sprang to their unvarying daily acts; The thousand peoples of the soil and tree Obeyed the unforeseeing instant's urge, And, leader here with his uncertain mind, Alone who stares at the future's covered face, Man lifted up the burden of his fate. And Savitri too awoke among these tribes That hastened to join the brilliant Summoner's chant And, lured by the beauty of the apparent ways, Acclaimed their portion of ephemeral joy. Akin to the eternity whence she came, No part she took in this small happiness; A mighty stranger in the human field, The embodied Guest within made no response. The call that wakes the leap of human mind, Its chequered eager motion of pursuit, Its fluttering-hued illusion of desire, Visited her heart like a sweet alien note. Time's message of brief light was not for her. In her there was the anguish of the gods Imprisoned in our transient human mould, The deathless conquered by the death of things. A vaster Nature's joy had once been hers, But long could keep not its gold heavenly hue Or stand upon this brittle earthly base. A narrow movement on Time's deep abysm, Life's fragile littleness denied the power, The proud and conscious wideness and the bliss She had brought with her into the human form, The calm delight that weds one soul to all, The key to the flaming doors of ecstasy.

Reprirent les cycles aveugles de sa quête. Tous bondirent à la routine de leurs actes ; Les mille peuples du sol et de l’arbre Obéirent à l’impulsion de l’instant Et, meneur ici-bas en son mental incertain, Seul à scruter la face voilée de l’avenir, L’homme souleva le fardeau de son destin. Savitri aussi s’éveilla parmi ces tribus Qui se ralliaient au chant du brillant Rassembleur Et, séduites par la beauté des voies apparentes, Acclamaient leur portion de joie éphémère. Affiliée à sa source d’éternité Elle ne goûtait rien de ce petit bonheur ; Une noble visiteuse dans le champ humain, L’Hôte incarnée au-dedans ne répondait rien. L’appel qui stimule la pensée de l’homme, Sonnaient dans son coeur une note étrangère. Cette clarté si brève n’était pas pour elle : En elle était le supplice des dieux Emprisonnés dans notre moule transitoire, Les sans-mort conquis par la mort dans les choses. La joie en elle d’une Nature plus vaste Ne put longtemps garder sa teinte dorée Ni s’établir sur cette base friable. Un étroit mouvement sur l’abîme du Temps, La petitesse de la Vie nia le pouvoir, L’ampleur consciente et altière et la félicité Qu’elle avait apportées dans la forme humaine, L’ardeur mouvementée de sa poursuite Et l’illusion palpitante de son désir,

Le calme délice qui marie une âme à tous, La clé des portes enflammées de l’extase.

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