Savitri - Book One - Canto 1

Of which our thoughts and hopes are signal flares; A lonely splendour from the invisible goal Almost was flung on the opaque Inane. Once more a tread perturbed the vacant Vasts; Infinity's centre, a Face of rapturous calm Parted the eternal lids that open heaven; A Form from far beatitudes seemed to near. Ambassadress twixt eternity and change, The omniscient Goddess leaned across the breadths That wrap the fated journeyings of the stars And saw the spaces ready for her feet. Once she half looked behind for her veiled sun, Then, thoughtful, went to her immortal work. Earth felt the Imperishable's passage close: The waking ear of Nature heard her steps And wideness turned to her its limitless eye, And, scattered on sealed depths, her luminous smile Kindled to fire the silence of the worlds. All grew a consecration and a rite. Air was a vibrant link between earth and heaven; The wide-winged hymn of a great priestly wind Arose and failed upon the altar hills; The high boughs prayed in a revealing sky. Here where our half-lit ignorance skirts the gulfs On the dumb bosom of the ambiguous earth, Here where one knows not even the step in front And Truth has her throne on the shadowy back of doubt,

Dont nos pensées et nos espoirs sont des signaux ; Une splendeur solitaire, du but invisible Fut presque jetée sur l’inane opacité. Un pas revint perturber les Vastes vacants ; Centre de l’Infini, un Visage de joie calme Ecarta les paupières qui ouvrent le ciel ; De lointaines extases une Forme apparut. Ambassadrice de l’éternel au changement, La Déesse omnisciente, par les étendues Qui enveloppent les périples des étoiles, Vit les espaces prêts pour son passage. Elle se retourna une fois vers son soleil, Puis, pensive, s’en fut à son œuvre immortelle. La Terre sentit la venue de l’Impérissable : L’ouïe de la Nature s’éveilla à ses pas Et l’ampleur tourna vers elle son regard, Et, disséminé sur les profondeurs, son sourire Lumineux embrasa le silence des mondes. Tout devint une consécration et un rite. L’air vibrait et reliait la terre et les cieux; L’hymne ailé d’un grand prêtre vent s’élevait Et venait couvrir l’autel des collines ; Les hauts rameaux priaient dans le ciel attentif. Ici où notre ignorance longe les abîmes Sur le sein muet de la terre ambiguë, Ici où même le pas suivant est un mystère Et la Vérité a son trône sur le doute, En ce champ précaire et angoissé de labeur Déployé sous quelque grand regard indifférent, Témoin impartial de nos joies et nos infortunes, Notre sol prosterné porta le rayon d’éveil.

On this anguished and precarious field of toil Outspread beneath some large indifferent gaze, Impartial witness of our joy and bale, Our prostrate soil bore the awakening ray.

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