Savitri - Book One - Canto 1

Yet only her outward self suffered and strove; Even her humanity was half divine: Her spirit opened to the Spirit in all, Her nature felt all Nature as its own. Apart, living within, all lives she bore; Aloof, she carried in herself the world: Her dread was one with the great cosmic dread, Her strength was founded on the cosmic mights; The universal Mother's love was hers. Against the evil at life's afflicted roots, Her own calamity its private sign, Of her pangs she made a mystic poignant sword. A solitary mind, a world-wide heart, To the lone Immortal's unshared work she rose. At first life grieved not in her burdened breast: On the lap of earth's original somnolence Inert, released into forgetfulness, Prone it reposed, unconscious on mind's verge, Obtuse and tranquil like the stone and star. In a deep cleft of silence twixt two realms She lay remote from grief, unsawn by care, Nothing recalling of the sorrow here. Then a slow faint remembrance shadowlike moved, And sighing she laid her hand upon her bosom And recognised the close and lingering ache, Deep, quiet, old, made natural to its place, But knew not why it was there nor whence it came. The Power that kindles mind was still withdrawn:

Mais seul son être extérieur souffrait et luttait ; Son humanité même était à demi divine : Son esprit s’ouvrait à l’Esprit en tous, Sa nature sentait la Nature toute entière. Seule en elle-même, elle portait toutes les vies ; Retirée, elle contenait pourtant l’univers : Son angoisse était une avec l’angoisse cosmique, Sa vigueur était fondée sur les forces des mondes ; L’amour était sien de la Mère universelle. Contre le mal aux racines troublées de la vie, Dont sa propre infortune était le signe privé, Elle fit de ses affres un glaive mystique. Un mental solitaire, un cœur sans limites, A l’œuvre unique de l’Immortel elle s’en fut. La vie dans sa poitrine au début ne souffrait pas : Dans le giron de la somnolence originelle Inerte, relâchée dans le repos de l’oubli, Inconsciente elle gisait au bord du mental, Obtuse et tranquille comme la pierre et l’étoile. Dans une faille de silence entre deux contrées Puis l’ombre remua d’une lente souvenance Et, soupirant, elle posa sa main sur son sein Et reconnut la douleur, languissante et intime, Profonde, calme, ancienne et naturelle à sa place, Sans savoir ce qu’elle était, ni d’où elle venait. Le Pouvoir du mental était encore endormi : Les serviteurs de la vie étaient lourds et rétifs, Tels des ouvriers privés de leur solde de joie ; Maussade, la torche des sens refusait de brûler ; Abritée de l’inquiétude et du chagrin, Rien ne lui rappelait la détresse ici-bas.

Heavy, unwilling were life's servitors Like workers with no wages of delight; Sullen, the torch of sense refused to burn;

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