Savitri - Book Four - Canto 4

Unchanging in the circle of a sky Which alters not above our mortal toil.

Invariable dans le cercle d’un même ciel Qui jamais ne s’altère au-dessus de nos peines.

Away from this thinking creature's burdened hours To free and griefless spaces now she turned Not yet perturbed by human joys and fears. Here was the childhood of primaeval earth, Here timeless musings large and glad and still, Men had forborne as yet to fill with cares, Imperial acres of the eternal sower And wind-stirred grass-lands winking in the sun: Or mid green musing of woods and rough-browed hills, In the grove's murmurous bee-air humming wild Or past the long lapsing voice of silver floods Like a swift hope journeying among its dreams Hastened the chariot of the golden bride. Out of the world's immense unhuman past Tract-memories and ageless remnants came, Domains of light enfeoffed to antique calm Listened to the unaccustomed sound of hooves And slow hushed wizard nets of fiery bloom Environed with their coloured snare her wheels. The strong importunate feet of Time fell soft Along these lonely ways, his titan pace Forgotten and his stark and ruinous rounds. The inner ear that listens to solitude, And large immune entangled silences Absorbed her into emerald secrecy

Puis, quittant les lourdes heures de la créature, Elle se tourna vers des espaces plus sereins Que ne troublaient pas encore les joies et les peurs. Ici était l’enfance de la terre première, Des rêveries hors du temps, larges et contentes, Que les hommes n’avaient pas emplies de soucis, Des acres impériales pour le grand Semeur, Des prairies ensoleillées caressées par le vent Et, parmi les bois verts et les rudes collines, Les bosquets sauvages, le murmure des abeilles Et les voix résonantes des torrents argentés, De l’immense passé de la terre affleuraient Des étendues de mémoire et des restes sans âge, Des domaines inféodés au calme premier Ecoutaient venir cet étrange son de sabots, Et leurs silences entremêlés, vierges de l’homme, Absorbaient Savitri dans leur secret d’émeraude, Leurs lents filets sorciers de fleurs enflammées Environnant ses roues de leur piège de couleur. La marche importune du Temps s’apaisait Sur ces chemins sauvages, son allure de titan Oubliée, et ses rondes rigides pernicieuses. L’ouïe intérieure qui écoute la solitude, Pouvait, concentrée, entendre de tous côtés Le rythme sans mots de la Pensée plus intense Qui habite le silence derrière la vie, Tel un vif espoir au milieu de ses rêves Se hâtait le chariot de la fiancée d’or.

Leaning self-rapt unboundedly could hear The rhythm of the intenser wordless Thought That gathers in the silence behind life,

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