Savitri - Book Four - Canto 4

The hands that held the reins its living tools; All was the working of an ancient plan, A way proposed by an unerring Guide. Across wide noons and glowing afternoons, She met with Nature and with human forms And listened to the voices of the world; Driven from within she followed her long road, Mute in the luminous cavern of her heart, Like a bright cloud through the resplendent day. At first her path ran far through peopled tracts: Admitted to the lion eye of States And theatres of the loud act of man, Her carven chariot with its fretted wheels Threaded through clamorous marts and sentinel towers Past figured gates and high dream-sculptured fronts And gardens hung in the sapphire of the skies, Pillared assembly halls with armoured guards, Small fanes where one calm Image watched man's life And temples hewn as if by exiled gods To imitate their lost eternity. Often from gilded dusk to argent dawn, Where jewel-lamps flickered on frescoed walls And the stone lattice stared at moonlit boughs, Half-conscious of the tardy listening night Dimly she glided between banks of sleep At rest in the slumbering palaces of kings. Hamlet and village saw the fate-wain pass, Homes of a life bent to the soil it ploughs For sustenance of its short and passing days That, transient, keep their old repeated course,

Les mains qui tenaient les rênes ses outils vivants ; Tout s’élaborait selon un plan ancien, Un chemin proposé par un Guide infaillible. Par d’amples midis et des soirées incandescentes, Elle rencontrait la Nature et l’humanité, A l’écoute des voix multiples du monde ; Elle suivait sa longue route, menée du dedans, Muette dans la claire caverne de son cœur, Telle une nuée radieuse traversant le jour. Au début elle parcourut des régions peuplées : Introduite à l’œil léonin des Etats Et aux bruyants théâtres de l’acte de l’homme, Son chariot sculpté aux roues crénelées s’avançait Entre des marchés criards et des tours sentinelles, Devant des portails et façades ornementés, Des jardins suspendus dans le saphir du ciel, Des salles d’assemblée aux gardes en armure, De petits tertres à une Image bienveillante Ou des temples creusés comme par des dieux proscrits D’une éternité qu’ils voulaient ainsi reproduire. Souvent, de la brune dorée à l’aube argentée, Les joyaux des lampes dansant sur les fresques

Et les treillis de pierre regardant la lune, A demi consciente de la nuit attentive Elle glissait entre les rives du sommeil,

Au repos dans les palais somnolents des rois. Puis virent passer le chariot village et hameau, Foyers d’une vie courbée sur le sol du labour Pour la nourriture de ses jours passagers Gardant l’un après l’autre leur cours accoutumé,

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