Savitri - Book Four - Canto 4

In metres that reflect the moving worlds, Sight's sound-waves breaking from the soul's great deeps. Some lost to the person and his strip of thought In a motionless ocean of impersonal Power, Sat mighty, visioned with the Infinite's light, Or, comrades of the everlasting Will, Surveyed the plan of past and future Time. Some winged like birds out of the cosmic sea And vanished into a bright and featureless Vast: Some silent watched the universal dance, Or helped the world by world-indifference. Some watched no more merged in a lonely Self, Absorbed in the trance from which no soul returns, All the occult world-lines for ever closed, The chains of birth and person cast away: Some uncompanioned reached the Ineffable. As floats a sunbeam through a shady place, The golden virgin in her carven car Came gliding among meditation's seats. Often in twilight mid returning troops Of cattle thickening with their dust the shades When the loud day had slipped below the verge, Arriving in a peaceful hermit grove She rested drawing round her like a cloak Its spirit of patient muse and potent prayer. Or near to a lion river's tawny mane And trees that worshipped on a praying shore, A domed and templed air's serene repose Beckoned to her hurrying wheels to stay their speed.

En mètres qui reflètent les mondes mouvants, Ondes sonores de la vue émises par l’âme. D’autres, perdus à la personne et à sa pensée Dans l’océan étale d’un Pouvoir distant, Se tenaient immobiles, habités par sa lumière, Ou, camarades de la Volonté éternelle, Contemplaient le plan du passé et de l’avenir. Et d’autres, comme des oiseaux s’envolant de la mer, Montaient s’évanouir dans un Vaste anonyme. Certains observaient la danse de l’univers, Ou aidaient le monde par leur indifférence. Et certains s’immergeaient dans un Soi solitaire, Dans la transe dont nulle âme ne revient, Toutes les lignes occultes fermées à jamais, Jetant les chaînes de la naissance personnelle : Et certains, sans compagnons, atteignaient l’Ineffable. Comme flotte un rayon dans un lieu ombragé, La vierge d’or dans son carrosse sculpté Passait légère parmi les sièges des sages. Souvent au soir parmi les troupeaux de bétail Dont la poussière épaississait les ombres Quand le bruit du jour avait glissé sous l’orée, Arrivant dans le bosquet d’un paisible ermitage Elle reposait, s’entourant comme d’un manteau De cette atmosphère de patiente prière. Ou, près de la crinière fauve d’un fleuve Et d’arbres fervents sur une rive recueillie Comme sous le dôme d’un temple, le repos de l’air Conviait ses roues rapides à s’arrêter.

In the solemnity of a space that seemed A mind remembering ancient silences,

Dans la solennité d’un espace qui semblait Un esprit se souvenant de silences anciens,

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