Savitri -Book Four- Canto 3

A specious Idol fills the marvel shrine. The great Illusion wraps him in its veils, The soul's deep intimations come in vain, In vain is the unending line of seers, The sages ponder in unsubstantial light, The poets lend their voice to outward dreams, A homeless fire inspires the prophet tongues. Heaven's flaming lights descend and back return, The luminous Eye approaches and retires; Eternity speaks, none understands its word; Fate is unwilling and the Abyss denies; The Inconscient's mindless waters block all done. Only a little lifted is Mind's screen; The Wise who know see but one half of Truth, The strong climb hardly to a low-peaked height, The hearts that yearn are given one hour to love. His tale half told, falters the secret Bard; The gods are still too few in mortal forms.” Approached through sun-bright spaces Savitri. Advancing amid tall heaven-pillaring trees, Apparelled in her flickering-coloured robe She seemed, burning towards the eternal realms, A bright moved torch of incense and of flame That from the sky-roofed temple-soil of earth A pilgrim hand lifts in an invisible shrine. The Voice withdrew into its hidden skies. But like a shining answer from the gods

Une idole spécieuse emplit l’oratoire. La grande Illusion l’enveloppe de ses voiles, Les intimations de l’âme viennent en vain, En vain se succèdent les voyants ; les sages Méditent dans un jour insubstantiel, les poètes Prêtent leur voix à des rêves extérieurs, un feu Sans demeure inspire les langues des prophètes. Les flammes du Ciel descendent puis s’en retournent, L’Oeil de lumière s’approche, et se retire ; L’Eternité parle, nul ne comprend ses mots ; Le Destin se refuse et l’Abysse dénie ; Les eaux de l’Inconscient obstruent ce qui s’accomplit.

L’écran du Mental n’est qu’à peine soulevé ; Les Sages ne voient qu’une part de la Vérité,

Les plus vaillants n’atteignent que de premiers sommets, Les cœurs qui vibrent n’ont qu’une heure pour aimer. Son histoire à demi contée, le Barde défaille ; Trop rares sont les dieux dans les formes mortelles. »

La Voix se retira dans ses ciels cachés. Mais, telle une réponse rayonnante des dieux, Par des aires de soleil s’approcha Savitri. S’avançant parmi les piliers des grands arbres, Parée de sa robe aux couleurs ondoyantes Elle semblait, brûlant vers les pays éternels, Une torche éclatante d’encens et de flamme Qu’une main pèlerine dans un temple invisible Lève vers le ciel du sol consacré de la terre. Alors vint le don d’une heure révélatrice : En des profondeurs qui réinterprètent le monde Il vit, libre à présent des yeux ternes du corps,

There came the gift of a revealing hour: He saw through depths that reinterpret all, Limited not now by the dull body's eyes,

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