Savitri - Book Four - Canto 1

Immortal movements touched the fleeting hours. A godlike packed intensity of sense Made it a passionate pleasure even to breathe; All sights and voices wove a single charm. The life of the enchanted globe became A storm of sweetness and of light and song, A revel of colour and of ecstasy, A hymn of rays, a litany of cries: A strain of choral priestly music sang And, swung on the swaying censer of the trees, A sacrifice of perfume filled the hours. Asocas burned in crimson spots of flame, Pure like the breath of an unstained desire White jasmines haunted the enamoured air, Pale mango-blossoms fed the liquid voice Of the love-maddened coïl, and the brown bee Muttered in fragrance mid the honey-buds. The sunlight was a great god's golden smile. All Nature was at beauty's festival. In this high signal moment of the gods Answering earth's yearning and her cry for bliss, A greatness from our other countries came. A silence in the noise of earthly things Immutably revealed the secret Word, A mightier influx filled the oblivious clay:

D’immortels mouvements effleuraient les heures. Par une intensité de sens presque divine Même respirer devenait plaisir passionné ; Voix et formes tissaient toutes un même charme. L’existence du globe enchanté devenait Un orage de douceur, de lumière et de chant, Une musique montait comme d’une chorale Et depuis l’encensoir oscillant des arbres Une offrande de parfum emplissait les instants. Les « ashoka » rutilaient de flammes écarlates ; Purs comme le souffle d’un désir immaculé Les blancs jasmins hantaient l’air énamouré ; Les fleurs pâles du manguier nourrissaient le chant De l’oiseau fou d’amour, et l’abeille brune Bourdonnait dans la senteur des étamines. Le soleil était le sourire d’or d’un grand dieu. Toute la Nature célébrait la beauté. Un festival de couleur et une ivresse, Un hymne de rais, une litanie de cris : En ce haut moment insigne des dieux, en réponse Au besoin de la terre, à son cri vers le bonheur, Une grandeur vint ici de nos autres contrées. Un silence dans le bruit des choses terriennes Immuablement révéla le Verbe secret, Un influx plus noble emplit l’argile oublieuse : Une lampe s’alluma, se créa une image. Un rayon médiateur avait touché la terre, Reliant le mental de l’homme à celui de Dieu ; L’éclat lia notre impermanence à l’Inconnu. Un esprit conscient de sa source céleste, Transcrivant le ciel dans une forme humaine,

A lamp was lit, a sacred image made. A mediating ray had touched the earth

Bridging the gulf between man's mind and God's; Its brightness linked our transience to the Unknown.

A spirit of its celestial source aware Translating heaven into a human shape

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