Savitri - Book Five - Canto 2

Impartially to people its treasure-house Along with sky and flower and hill and star, Dwelt rather on the bright harmonious scene. It saw the green-gold of the slumbrous sward, The grasses quivering with the slow wind's tread, The branches haunted by the wild bird's call. Awake to Nature, vague as yet to life, The eager prisoner from the Infinite, The immortal wrestler in its mortal house, Its pride, power, passion of a striving God, It saw this image of veiled deity, This thinking master creature of the earth, This last result of the beauty of the stars, But only saw like fair and common forms The artist spirit needs not for its work And puts aside in memory's shadowy rooms. A look, a turn decides our ill-poised fate. Thus in the hour that most concerned her all, Wandering unwarned by the slow surface mind, The heedless scout beneath her tenting lids Admired indifferent beauty and cared not To wake her body's spirit to its king. So might she have passed by on chance ignorant roads Missing the call of Heaven, losing life's aim, But the god touched in time her conscious soul. Her vision settled, caught and all was changed. Her mind at first dwelt in ideal dreams, Those intimate transmuters of earth's signs That make known things a hint of unseen spheres, And saw in him the genius of the spot,

Impartialement pour en peupler son trésor Avec le ciel et la fleur, la colline et l’étoile, S’attarda plutôt sur l’harmonie de la scène - Sur la teinte vermeille du pré endormi, Les herbes frémissant au passage du vent, Les branches hantées par les cris des oiseaux ; Eveillé à la Nature, pas encore à la vie, L’impatient prisonnier venu de l’Infini, Le lutteur immortel dans son mortel habitat, Fier, puissant et passionné tel un dieu au combat, Regarda cette image de la divinité, - Ce maître pensant, créature de la terre, Ce résultat vivant de la beauté des étoiles - Et pourtant ne vit que des formes plaisantes Dont l’esprit artiste n’a pas besoin pour son oeuvre Et qu’il range dans les chambres de la mémoire. Un coup d’œil, un tournant, décident de notre sort. Ainsi, à l’heure qui la concernait le plus, Non averti par le lent mental de surface, L’éclaireur négligent sous l’abri des paupières Admira l’indifférente beauté, sans penser A éveiller l’esprit de son corps à son roi. Ainsi eut-elle pu, sur les routes du hasard, Ignorer l’appel et perdre le but de la vie, Mais à temps le dieu toucha son âme consciente. Sa vision s’affermit, saisit, et tout fut changé. Son mental, s’attardant en des rêves idéaux - Ces intimes interprètes des signes terrestres Qui lient des scènes perçues à un monde invisible -, D’abord vit en lui le génie de l’endroit,

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