Savitri - Book Eleven - Canto 1

The odes that shape the universal thought, The lines that tear the veil from Deity's face, The rhythms that bring the sounds of wisdom's sea. Immortal figures and illumined brows, Our great forefathers in those splendours moved; Termless in power and satisfied of light, They enjoyed the sense of all for which we strive. High seers, moved poets saw the eternal thoughts That, travellers from on high, arrive to us Deformed by our search, tricked by costuming mind, Like gods disfigured by the pangs of birth, Seized the great words which now are frail sounds caught By difficult rapture on a mortal tongue. The strong who stumble and sin were calm proud gods. There lightning-filled with glory and with flame, Melting in waves of sympathy and sight, Smitten like a lyre that throbs to others' bliss, Drawn by the cords of ecstasies unknown, Her human nature faint with heaven's delight, She beheld the clasp to earth denied and bore The imperishable eyes of veilless love. More climbed above, level to level reached, Beyond what tongue can utter or mind dream: Worlds of an infinite reach crowned Nature's stir. There was a greater tranquil sweetness there, A subtler and profounder ether's field And mightier scheme than heavenliest sense can give. There breath carried a stream of seeing mind,

Les odes qui modèlent la pensée cosmique, Les lignes qui dévoilent la face du Divin, Les cadences qui portent la sagesse océane. Figures immortelles et fronts illuminés, Nos grands ancêtres habitaient ces splendeurs ; Permanents dans leur pouvoir et comblés de lumière, Ils jouissaient du sens de tout ce que nous recherchons. De hauts mages et poètes voyaient les pensées Qui, voyageuses venues d’en haut, nous parviennent Déformées par notre quête, trahies par nos costumes, Tels des dieux défigurés par leur naissance humaine, Et captaient les grands mots que nous ne pouvons saisir

Qu’en une extase difficile sur notre langue. Les forts qui errent ici, étaient calmes et fiers.

Là, emplie de ces éclairs de gloire et de flamme, Epandue en ondes de sympathie et de vue, Frappée comme une lyre au bien-être des autres, Halée par les cordes d’extases inconnues, Sa nature humaine défaillant de plaisir, Elle contempla l’étreinte déniée à la terre Et les yeux impérissables de l’amour sans voile.

Plus encore s’élevait, de niveau en niveau, Par-delà ce qui peut être dit ou rêvé :

Des mondes infinis couronnaient la Nature. Il y avait une plus grande, tranquille douceur, Le champ d’un éther plus profond et subtil, Un schème plus puissant que le Ciel n’en peut donner.

Le souffle y charriait un courant de voyance, La forme était un voile diaphane de l’âme Et la couleur un ton visible de l’extase ;

Form was a tenuous raiment of the soul: Colour was a visible tone of ecstasy;

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