Savitri - Book Eleven - Canto 1

Invaded by beauty's universal revel Her being's fibre reached out vibrating And claimed deep union with its outer selves, And on the heart's chords made pure to seize all tones Heaven's subtleties of touch unwearying forced More vivid raptures than earth's life can bear. What would be suffering here, was fiery bliss. All here but passionate hint and mystic shade Divined by the inner prophet who perceives The spirit of delight in sensuous things, Turned to more sweetness than can now be dreamed. The mighty signs of which earth fears the stress, Trembling because she cannot understand, And must keep obscure in forms strange and sublime, Were here the first lexicon of an infinite mind Translating the language of eternal bliss. Here rapture was a common incident; The lovelinesses of whose captured thrill Our human pleasure is a fallen thread, Lay, symbol shapes, a careless ornament, Sewn on the rich brocade of Godhead's dress. Things fashioned were the imaged homes where mind Arrived to fathom a deep physical joy; The heart was a torch lit from infinity, The limbs were trembling densities of soul. These were the first domains, the outer courts Immense but least in range and least in price, The slightest ecstasies of the undying gods. Higher her swing of vision swept and knew, Admitted through large sapphire opening gates Into the wideness of a light beyond,

Envahie par les joies cosmiques de la beauté, La fibre de son être se tendait vibrante, Demandant à s’unir à ses centres externes ; Sur les cordes du cœur, purifiées et réceptives, Les subtiles touches du Ciel forçaient sans relâche Des extases trop vives pour la vie de la terre. Ce qui serait ici souffrance, était joie ardente. Ce qui n’est ici qu’une note, une ombre mystique Devinée par le prophète intérieur qui perçoit L’esprit du plaisir dans les choses sensuelles, Devenait une douceur dont nous ne rêvons pas. Les grands signes dont la terre craint la portée, Tremblante parce qu’elle ne peut les comprendre Et doit les garder obscurs en des formes sublimes, Etaient là le lexique d’un mental infini Traduisant le langage du bonheur éternel. Ici l’extase était un incident ordinaire ; Les délices dont ici notre plaisir humain N’est qu’un filament d’émotion capturée, Etaient là de simples symboles et ornements Sur la robe brochée de la Divinité. Les objets étaient les demeures imagées Où le mental explorait une joie physique ; Le cœur était un flambeau de l’infinité, Le corps une vibrante densité d’âme. C’étaient les premiers domaines, les cours extérieures Immenses mais moindres de portée et de prix, Les extases les plus légères des dieux sans mort.

Plus haut sa vision se répandit et elle sut, Admise par de larges portails de saphir Dans l’étendue d’une lumière au-delà,

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