Savitri - Book Eleven - Canto 1

Clasp, Ocean, deep into thyself thy wave, Happy for ever in the embosoming surge. Grow one with the still passion of the depths. Then shalt thou know the Lover and the Loved, Leaving the limits dividing him and thee. Receive him into boundless Savitri, Lose thyself into infinite Satyavan. O miracle, where thou beganst, there cease!” But Savitri answered to the radiant God: “In vain thou temptst with solitary bliss Two spirits saved out of a suffering world; My soul and his indissolubly linked In the one task for which our lives were born, To raise the world to God in deathless Light, To bring God down to the world on earth we came, To change the earthly life to life divine. I keep my will to save the world and man; Even the charm of thy alluring voice, O blissful Godhead, cannot seize and snare. I sacrifice not earth to happier worlds. Because there dwelt the Eternal's vast Idea And his dynamic will in men and things, So only could the enormous scene begin. Whence came this profitless wilderness of stars, This mighty barren wheeling of the suns? Who made the soul of futile life in Time, Planted a purpose and a hope in the heart, Set Nature to a huge and meaningless task Or planned her million-aeoned effort's waste? What force condemned to birth and death and tears These conscious creatures crawling on the globe?

Reprend, O océan, ta vague au fond de toi-même, Heureuse à jamais dans la houle porteuse. Unis-toi à la passion des profondeurs. Alors trouveras-tu l’Amant et le Bien Aimé, Laissant les limites qui vous ont divisés. Reçois-le dans Savitri illimitée, Abandonne-toi dans Satyavan infini. O miracle, cesse là où tu as commencé ! » Deux esprits sauvés d’un monde souffrant ; Mon âme et la sienne indissolublement liées Dans la tâche pour laquelle naquirent nos vies, Pour soulever le monde à Dieu dans la Lumière, Pour appeler Dieu ici-bas, nous vînmes sur terre, Pour changer la vie terrestre en la vie divine. Je garde ma volonté de sauver les hommes ; Mais Savitri répondit au Dieu rayonnant : « Vainement tu tentes, avec un bonheur solitaire, Même le charme de ta voix attrayante, O bienheureuse Déité, ne peut capturer. Je ne sacrifie pas la terre à d’autres mondes. C’est par l’Idée de l’Eternel et sa Volonté Demeurant au fond des hommes et des choses, Que put commencer cette énorme scène. D’où vint cette profusion gratuite d’étoiles, Ce grand tournoiement stérile des astres ? Qui créa cette vaine existence dans le Temps, Planta dans le cœur un dessein et une espérance,

Assigna à la Nature une tâche insensée Ou projeta le gaspillage de ses éons ?

Quelle force a condamné à naître et à mourir Ces créatures conscientes partout sur le globe ?

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