Savitri - Book Eleven - Canto 1

“O besetter of man's soul with life and death And the world's pleasure and pain and Day and Night, Tempting his heart with the far lure of heaven, Testing his strength with the close touch of hell, I climb not to thy everlasting Day, Even as I have shunned thy eternal Night. To me who turn not from thy terrestrial Way, Give back the other self my nature asks. Thy spaces need him not to help their joy; Earth needs his beautiful spirit made by thee To fling delight down like a net of gold. Earth is the chosen place of mightiest souls; Earth is the heroic spirit's battlefield, The forge where the Archmason shapes his works. The heavens were once to me my natural home, I too have wandered in star-jewelled groves, Paced sun-gold pastures and moon-silver swards And heard the harping laughter of their streams And lingered under branches dropping myrrh; I too have revelled in the fields of light Touched by the ethereal raiment of the winds, Thy wonder-rounds of music I have trod, Lived in the rhyme of bright unlabouring thoughts, I have beat swift harmonies of rapture vast, Danced in spontaneous measures of the soul Thy servitudes on earth are greater, King, Than all the glorious liberties of heaven.

« O toi qui assièges l’âme humaine avec la vie Et la mort, la joie et la peine, le Jour et la Nuit, Séduisant son cœur avec l’appât du paradis, Eprouvant sa force avec le toucher de l’enfer, Je ne monterai pas à ton Jour perpétuel, Tout comme j’ai évité ta Nuit éternelle. A moi qui ne m’enfuis pas de ton Chemin terrestre, Rend l’autre soi que ma nature demande. Tes espaces n’ont pas besoin de lui pour leur joie ; La Terre a besoin de sa beauté créée par toi Pour y épandre le filet d’or du bonheur. La Terre est le lieu choisi des âmes puissantes ; La Terre est le champ de bataille du héro, La forge où l’Archimaçon façonne ses œuvres. Tes servitudes sur terre sont plus grandes, O Roi, Que toutes les glorieuses libertés de ton ciel. Les cieux furent jadis ma demeure naturelle, J’ai connu leurs bocages perlés d’étoiles, Leurs prairies dorées de soleil, leurs prés sous la lune, Entendu la harpe rieuse de leurs torrents Sous des branches ruisselantes de myrrhe ; J’ai moi aussi joué dans les champs de lumière Effleurés par les robes diaphanes des vents, J’ai scandé les rondes merveilleuses de tes rythmes, Vécu dans la rime de tes pensées rayonnantes, J’ai mesuré les harmonies d’un vaste plaisir Et j’ai dansé dans les libres mesures de l’âme Les grands mouvements de la danse des dieux. Embaumées sont les allées où courent tes enfants Et adorable est le souvenir de leurs pieds Parmi la foule des fleurs dans ton Paradis : Plus lourd est mon pas, plus puissant mon toucher.

The great and easy dances of the gods. O fragrant are the lanes thy children walk And lovely is the memory of their feet Amid the wonder-flowers of Paradise: A heavier tread is mine, a mightier touch.

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