Quelle ville?

leurs familles et leurs associés et ceux qui étaient invités à contribuer également ; et il y avait, gouvernement oblige, les officiels et les personnes « importantes » - catégorie flexible et sujette à interprétation variable, mais, dans la société indienne, incontournable.

Et si tous ceux-là avaient droit d’accès, comment refuser ce même droit aux travailleurs et à leurs familles et, par extension, à tous les voisins ?

Et si ceux-là aussi avaient ce privilège, comment opposer le droit du « public » à apprécier directement ce grand œuvre ?

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Depuis la première pierre, Son temple avait été entièrement financé par des donations volontaires privées et, dans une certaine proportion depuis que le Gouvernement avait permis l’exonération d’impôt sur ces donations, par le public (la nation, le peuple, tout le monde indirectement). Dans quelle mesure la communauté serait-elle capable d’établir et, en quelque sorte, d’imposer une organisation équitable pour tous les visiteurs quels qu’ils soient, sans compromettre la raison d’être et la fonction véritables de Son temple ? De nombreux facteurs avaient conduit à la décision d’ouvrir l’accès à la Chambre intérieure – en soi une sorte d’exploit logistique dans l’état du chantier – longtemps avant que son habitat soit entièrement matérialisé : d’abord le sens d’une urgence à ce que tous les participants puissent dés lors y apprendre à se concentrer et y recevoir les directions nécessaires ; puis, le besoin évident de motiver davantage de contributions et d’engagements ; la volonté ou le souhait de partager largement une approche et une expérience vraiment nouvelles de la relation au Divin, à la Force créatrice et à l’avenir de la Terre ; et enfin, aussi, pour certains, le désir que leur travail soit reconnu.

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