Mon expérience de Satprem

(Auroson’s Home ) que nous reçûmes un jour la visite de Sujata, envoyée par Satprem pour nous persuader d’accepter l’intervention formelle du Gouvernement central. Beaucoup d’entre nous redoutaient que cela n’entraîne un alourdissement et un nivellement considérables ou même n’empêche le libre progrès nécess aire à l’expérience d’Auroville – et même qu’ un jour cet énorme appareil puisse vouloir contrôler le « développement » d’Auroville et la conduite des Aurovilliens. Certains mêmes considéraient qu’il fallait plutôt nous efforcer de trouver un compromis avec les membres de la SAS de manière à préserver l’aven ir immédiat d’Aurovil le de toute institutionnalisation – et de rester « dans la famille »… Mais le groupe des Français particulièrement et, généralement, tous ceux qui étaient d’une manière ou d’une autre associés au travail de Satpr em, étaient suffisamment convaincus que telle était la voie à suivre. Kireet Joshi, CPM Singh et d’autres disciples de Mère qui avaient pris position pour les Aurovilliens et pour Satprem étaient stratégiquement en mesure d’établir les liens avec le Gouver nement. Le 13 Novembre 1980 Auroville fut légalement et officiellement “libérée” et la SAS reçut l’ordre de transférer au Gouvernement Central de l’Inde toutes ses propriétés reliées à Auroville. Nous entrâmes alors dans une phase nouvelle de l’histoire d’Auroville et une découverte, en quelque sorte, de sa dimension potentielle dans la destinée du pays tout entier. Car le Gouvernement central s’apprêtait alors à une action sans aucun précédent dans l’histoire des sociétés humaines : soutenir légalement une aventure collective qui aspirait, de par sa nature et son intention, à dépasser toutes les lois humaines et à établir sur terre l’embryon d’une espèce nouvelle. Le Gouvernement de la plus grande démocratie du monde allait engager ses pouvoirs pour la pro tection d’une expérience col lective dont le but déclaré était Il y avait un malaise.

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