Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Lundi 4-1-93

Aimé,

Alors voilà, tes deux lettres du 6 et du 15…

(Liste d’envois, détails pratiques et inquiétudes habituelles à propos du voyage) C’est pas tout : pour me libérer de toutes mes inquiétudes, je me fais, disons, des tas de soucis du genre, et si l’avion de Londres était immobilisé par le brouillard et, plus encore, si la route de Paris à l’aéroport de Roissy était bloquée par neige ou verglas… alors, si tu ne me vois pas débarquer, pense à tout cela ! Bon ! … Pour ne rien négliger par rapport à la fidélité de nos dialogues, voici un petit tableau actuel, avec ses éléments inégaux en importance, et provisoirement « problématiques »… Paul. Il a subi voici quelques jours une importante opération cardiaque : réussie, inévitable, et que son diagnostic attentif sur lui-même depuis des années a mise à sa juste place. Il est encore un peu fatigué mais compte bien venir déjeuner à la maison jeudi ; mais naturellement son cœur se fragilise encore plus. A vrai dire, il y a plusieurs années ses chances de vie étaient soi-disant de deux ans. Alors, moi, j’ai confiance ; et il est très calme et conscient. René. Sa bagarre avec la présence de sa Nième dépression… c’est toujours stupéfiant : les mêmes mots, mimiques, regards sur la vie et les choses, qui se reproduisent, je dirais presque, « passionnément » ! Mais comme je reste moi- même, totalement, devant « ça », je crois que cela l’aide pas mal et l’oblige à mieux se voir « à l’œuvre » ! Moi. J’ai attrapé, ou me suis fait, ou ai, une arthrite de l’épaule gauche. Mais je fais du mieux possible pour être consciente, avec l’aide de la masseuse, et cela va

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