Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Lundi prochain nous allons en Normandie pour 48 heures chez Guite et parce que René doit voir un de ses amis dans les environs. Quant à René, il n’est pas trop mal. Il m’a parlé, sinon longuement, du moins avec simplicité (enfin !) et précision de ce que représentait et représente R. pour lui : ils étaient si semblables. Dans l’immédiat il a pu faire l’économie de tous les éléments émotionnels, seule la peine est là. Et seule la relation qu’il a à moi. Ceci dit, il entre dans la période de ce qu’on appelle (dans le jargon psychanalytique) la maladie du deuil. Alors on verra, au jour le jour. Quant à moi, tout se passe comme si j’avais pris « la décision » d’être plus tolérante à l’égard des attitudes et comportements sombres de René ; or – je suis attentive à ce genre de choses – je n’ai pas pris la moindre décision… ! Ou plutôt la décision peut être prise parce que le travail était fait, s’est fait curieusement presque sur le champ ! Et je me sens libérée de quelque chose, peut-être qui était en moi. Bizarre tout ça ! Une autre chose aussi : nous avons donc passé ici deux jours, Aniela et moi, avec Laurence, et cela a donné un grand rapprochement entre Aniela et moi ; et samedi soir, elle m’a demandé de te dire cela, pour que tu y participes, que tu saches qu’elle se sent bien ici dans la maison, le pays… ; elle a une sentimentalité très secrète. Il fait doux aujourd’hui, après quelques jours absolument torrides. Hier en rentrant j’étais désolée à la vue de « mon » figuier, qui ressemblait à un saule pleureur ! Après un arrosage minutieux, le voilà ce matin tout redressé.

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