Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… Je suis drôlement heureuse, joyeuse d’avoir appris par ta lettre du 3 que tu as reçu des nouvelles d’Ajneyam et de Diane, et que la lettre de Diane est gentille… Toujours ça de gagné ! C’est vrai ! Et j’espère qu’en effet vous allez communiquer. Je pense d’ailleurs que l’aspect positif de cet éloignement géographique… c’est la pause que cela te permet, avec une possibilité de retrouver tes énergies, ton harmonie, et du « liant » ; de quoi t’ouvrir à l’avenir calmement. Et pour Diane, une pause aussi, à sa manière, avec la possibilité de mettre de l’ordre dans ses sentiments et peut- être dans son entendement. Enfin, je ne veux pas me lancer à propos d’elle dans des évaluations ; ce que je crois, tout simplement, c’est que tout ça représente actuellement un nouveau point de départ. J’ai tout à fait bien perçu ce que tu me dis à propos d’Auroville, entre la « surface générale » et « l’en deçà ». Cela m’a immédiatement replacée dans une situation dont je fais l’expérience depuis quelque temps et qui est liée à une série de choses. Comme par exemple mon rapport à l’institution psychanalytique ; Dieu sait pourtant que depuis longtemps j’ai mis de la distance, et me suis avec constance tenue en marge ; mais à la faveur d’un petit incident dont j’ai eu la connaissance, je me suis rendu compte que, sans le savoir, une part de moi y était encore sensible ; et que j’étais en train de me libérer définitivement. En étant, comme tu le dis, centrée sur mes choix, mon chemin individuel, détachée de ces labyrinthes mentaux chers aux institutions. Détachée mais pas « rejetante », oeuvrant à ma place, ouverte, attentive à la collectivité mais hors de ses mécanismes étroits et destructeurs.

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