Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je marche, je respire, je lis – et je partage avec toi tout ce que je vois, mais par moments je me dis quand même… !

Je t’aime. Ta petite sœur,

Colette.

***

Vendredi 5-8-83

Aimé,

Je reçois ta lettre du 30. Donc, … patience…, pour Gérard aussi !

A vrai dire, ces lignes, aujourd’hui, ont un unique but : te rassurer sur le sens du geste d’Ajneyam, qui t’a « un peu choqué » !, et, va, je comprends bien ! Seulement, je suis bien sûre qu’il faut considérer ce geste le plus simplement du monde, c’est-à-dire en premier lieu éviter de lui prêter (de « projeter » sur lui) un sens élaboré par notre mental adulte. D’abord, et ce serait d’ailleurs vrai pour quiconque, tu ne sais pas ce qu’elle avait « en tête » juste avant ; en tête ou Il est souhaitable (et c’est ce que Diane souhaite, m’as-tu dit récemment) que le sevrage ne tarde plus : la mère doit pouvoir être perçue comme un autre être, un autre corps, et non plus comme une partie du sien propre. Bien sûr, Ajneyam s’exprime aussi par ses gestes. Elle ne t’avait pas vu durant un mois, et elle le dit à sa manière. dans son regard : elle est à l’âge où de nouveaux accommodements visuels ont lieu, tout s’ajuste différemment, formes, couleurs, volumes.

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