Lettres à Divakar jusqu'à 2005

cela me ramenait à ce « paradoxe » de mon adolescence (et au-delà) où le romantisme de cet âge y trouvait son compte : la perception aigue de la contiguïté bonheur/souffrance, joie/douleur… A vrai dire, la clinique analytique nous permet à certains moments d’une séance de percevoir de manière aigue, là encore, l’accolement, chez tel patient, des deux affects amour/haine. Dans tout ce que je t’écris là, il y a vraisemblablement un appel à la conscience… Il y a là une sorte de terreau idéal pour son travail.… Hier tu m’annonçais le départ de Kusum. Et je mesure tout ce qu’elle représentait pour moi, ce qu’elle continue de représenter, cette belle énergie, cette belle figure. Et je suis particulièrement heureuse de cette belle histoire qu’a été et continuera d’être votre amitié vraie, votre réelle affection. Un don. Une victoire sur la médiocrité… Et tout cela, l’une des manifestations de l’amour. Elle a été consciente m’as-tu dit. C’est ce que je me souhaite. Voilà l’occasion d’aborder un chapitre qui me tarabuste depuis quelque temps, dont je ne sais pas comment en parler, t’en parler. Allons-y… Je ne le sais pas, d’autant plus que me revient à l’esprit une phrase de Sartre ( !), la seule, l’unique que j’aimais évoquer, « nommer les choses les transforme », mais aussi, « nommer les choses les fixe ». Peur de fixer ce que je vais aborder parce que ce n’est pas tout moi, parce que ce n’est pas permanent ? Alors que je sais d’expérience que te parler transforme les choses justement, les fait évoluer... Etre consciente de son départ. Voilà que je me demande en quoi cela consiste, comment cela se pratique. Et pourtant c’est ce que je veux. Il y a une chose qui fait obstacle : la Dimanche

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