Lettres à Divakar jusqu'à 2005
Mardi 27-8-02
Aimé,
… Avant d’aborder, ou plutôt je crois d’entamer, le chapitre « René », quelques petits « tout » : Le temps d’abord ! De la table où je t’écris j’aperçois un ciel gris, gris, gorgé de pluie ; le figuier est tout agité… On a connu des jours détestables de froid, d’averses (sur le gendarme, donc…), mais c’était l’été quand même. Depuis trois jours, ça a basculé, on sent le passage, le seuil : autrement dit, automne plus que précoce. ... Nous revenons de Saint Malo où nous avions des courses à faire. Saint Malo l’été… quelle épreuve, hélas !... Ma chère ville est trop appréciée ! … Après René, Christiane, Francis, la cousine, c’est mon tour : la cataracte. Ce n’est pas une surprise, je le vérifiais moi-même. Mais je tenais à l’avis de cet opticien (de Saint Malo) que j’ai toujours consulté avant de m’engager avec l’oculiste sur la pression de René. Je veux être libre de mes choix, c’est à moi de me préparer comme je l’entends sans, je crois, tomber dans l’excès à la manière d’Aniela ; je ne pense pas être rigide, je ne le voudrais pas en tout cas. Je crois aussi – et peut-être là devrais-je me méfier de moi ? – que René, dans ses progrès actuels s’étant décidé à s’occuper de ma santé (il est temps !), je m’oppose radicalement à ce que je ressens comme un désir de mainmise sur mon indépendance qu’il supporte mal tout en y étant, théoriquement, favorable. Je pense qu’il s’habitue très mal aux comportements de Christiane comme de moi- même sur l’exigence de discrétion quant à notre propre intimité avec le corps…
… Tu me dis au téléphone que c’est pour toi … « une autre vie dans la même vie » depuis ton aventure récente … et
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